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| Lavande S. Weiß Lun 17 Sep - 17:03 | Messages : 5
Age : 29
Occupation : Professeur d'art plastique
Multi-comptes : /
| Oh my mind I walked down Mayflower Road again The wailing sun Echoes from the park, seems so absurd
Quel cliché ! se dit-elle en s’asseyant sur le petit blanc en bois usé. Je dois vraiment ressembler au stéréotype d’artiste, là toute seule à peindre. Lavande haussa les épaules d’un air amusé et nonchalant. Les alentours étaient calmes, vidés d’une quelconque effervescence, comme coupés du temps. Une brise légère et agréable venait s’échouer sur les joues rondes de la jeune professeure, ajoutant au toucher léger et délicat du soleil un sentiment de tranquillité. Lavande, son petit sac à dos anthracite posé sur les genoux, prit une profonde inspiration, ses paupières se rabattant lentement sur ses prunelles bleues. Ses lèvres s’entrouvrirent pour laisser s’échapper l’air de ses poumons, tout doucement, tout lentement, pour finir en un sourire timide. La matinée était encore jeune si bien que les plantes et fleurs tout autour de la jeune femme arboraient encore une légère rosée persistante. Seul le bruissement de l’air entre les feuilles venaient interrompre le silence ambiant, ainsi que les discrets soupirs à la fois exaspérés et doux de Lavande.
La jeune femme inspecta du regard les environs, se retournant même plusieurs fois afin de vérifier que personne ne pouvait la voir de là où elle était. Le silence ambiant lui confirma ce qu’elle pouvait voir – il n’y avait vraiment pas une ombre à l’horizon. Son regard divaguait entre la verdure, les petits chemins et le ciel d’un bleu éclatant avec un délice difficile à cacher. Elle déposa tout doucement, sans aucun bruit, son petit sac en tissu à côté d’elle, à sa droite. Elle en tira avec une délicatesse évidente un carnet de taille moyenne au papier épais dont seules quelques pages crème étaient encore vierges de toute peinture. Elle le posa sur ses genoux, le regard planté sur sa couverture usée. C’était son père qui le lui avait offert, il y a des années de cela, avec tant d’affection et d’amour que la jeune femme n’osait l’utiliser que lorsqu’elle s’était déjà entraînée plusieurs fois à la réalisation de l’œuvre en question. Il y avait cette terreur d’échouer, de gribouiller, de raturer, de rater un dessin dans ce magnifique petit carnet. Du bout des doigts, elle le caressa comme à son habitude, les commissures de ses lèvres tremblantes.
Son regard bleu inspecta à nouveau les alentours – toujours personne, étrangement. La jeune professeure d’art sortit de son petit sac une petite boîte blanche contenant ses aquarelles de couleurs toutes plus lumineuses les unes que les autres. Elle ouvrit la palette, évaluant les teintes alors qu’elle se répétait déjà les étapes à suivre pour recréer la peinture qu’elle avait dument préparée depuis maintenant plusieurs semaines. Ses mains tremblaient et une pointe de frustration laissait comme un goût métallique sur le bout de sa langue. Elle soupira très longuement. Je n’y arriverai jamais ! Se lamenta-t-elle alors qu’elle frappait légèrement ses poings contre ses tempes. L’image d’une professeure d’art frustrée de ne pas réussir à peindre lui arracha un léger rire amer qu'elle chassa d'un mouvement de tête déterminé.
D’un geste fluide, elle saisit un pinceau, trempe sa pointe dans un petit peu d’eau dans un pot sorti de son sac puis dans l’un des godets d’aquarelle avant de commencer à peindre dans le petit carnet noir. Comme dans un état second, ses sens étaient suspendus afin que l’ensemble de son attention puisse se concentrer sur ce rectangle de papier blanc. Elle se mit alors à peindre avec une grande application, coupée du monde, déconnectée.
| | | | Invité Mar 18 Sep - 20:48 | | C'est avec une poignée de main professionnelle, mais presque amicale, que son entretien se termine. László quitte donc le palais de Blenheim, consultant déjà son téléphone avant de composer un numéro et de porter l'appareil à son oreille.
« Roméo ? J'ai vu que tu avais essayé d'appeler. C'est rare que tu me contactes, il y a un problème ? » « Ouais, un gros. »
Le hongrois fronce les sourcils et presse alors le pas, inquiet. L'italien ne le contacte jamais. C'est toujours László qui cherche à le joindre, le plus souvent sans succès, l'obligeant à aller jusqu'à l'appartement du musicien pour le débusquer. Mais, là, pour que Roméo l'appelle, c'est qu'il y a forcément quelque chose.
« J'arrive tout de suite. » « Ah, nan nan. » « Comment ça non ? » « J'veux juste que t'ailles m'acheter des clopes, j'suis à court. » « ...tu te fous de ma gueule ? » « Absolument pas. Je sais, c'est terrible. C'est pour ça que je te demande. » « ...mais va t'en acheter toi-même ?! » « J'peux pas, j'suis occupé. » « Occupé à quoi, on se le demande ! » « Tu veux vraiment savoir ? »
Et, avant même que le hongrois puisse répondre, un gémissement caractéristique lui parvient, immobilisant l'agent. Qui vire au rouge pivoine avant de raccrocher en lâchant un juron. Il n'en revient pas. L'appeler en plein ébat. Mais à quel point ce mec peut-il être aussi con ? Et le blond ne peut que visualiser le rire amusé de l'italien.
László se pince l'arrête du nez en soupirant longuement. Et lorsqu'il relève la tête, il ne reconnaît pas cette partie du palais. L'agent était tellement pris par la conversation, par l'inquiétude qu'il se soit passé quelque chose, qu'il n'a absolument pas regarder où il allait. Le voilà bien embêté. Il se masse la nuque en soupirant longuement.
Il se met à avancer et, après une petite poignée de minutes, il remarque une jeune femme assise là, penchée sur quelque chose. De là où il est, il ne peut que voir sa chevelure rousse et son dos. László hésite un moment, il n'aime pas vraiment déranger les gens. Mais il n'a pas d'autre alternative pour l'instant ; plus vite il pourra regagner Fosterhampton et son appartement, plus vite il pourra se remettre à son travail.
« Hem. Mademoiselle ? »
Aucune réponse. Il se racle la gorge et avance encore un peu.
« S'il vous plaît ? »
Toujours rien. Il s'inquiète un peu et finit par s'approcher. Et à mesure qu'il avance, il remarque une petite sacoche, puis du matériel de peinture. Une Artist Alley sans doute ? László se penche un peu, curieux, et aperçoit enfin un petit carnet sur lequel la jeune fille exerce son art. Et il est comme happé par les courbes qu'elle trace, par les couleurs qu'elle choisit.
« C'est très beau. »
Elle sursaute, provoquant sa propre surprise et il tend la main dans le but de la rassurer.
« Ah, je suis désolé ! Je ne voulais pas vous effrayer. » Il se masse la nuque, esquissant un sourire maladroit. « Je… enfin je vous ai appelé mais vous n'avez manifestement pas entendu, alors je me suis approché. Désolé pour mon indiscrétion. » | | | | Lavande S. Weiß Jeu 20 Sep - 15:58 | Messages : 5
Age : 29
Occupation : Professeur d'art plastique
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| Les sourcils froncés, la jeune femme portait l’ensemble de sa concentration sur le papier crème du carnet posé sur ses genoux. Ses gestes avaient quelque chose à la fois de mécanique qui pouvait laisser voir toute la préparation que la professeure avait réalisée pour cette peinture, et à la fois un aspect très élégant et fluide, fruit d’années d’observation, de méthode et de pratique. A chaque fois qu’elle peignait ainsi, Lavande se coupait de tout, de tout bruit, de tout son, de toute odeur, de tout toucher. Il y avait quelque chose à la fois d’effrayant et de fascinant dans cet état second dans lequel elle était capable de se plonger. Elle-même ne pouvait en donner une explication ni révéler une marche à suivre à quiconque voudrait le répéter. Cet état n’arrivait pas ainsi, et elle ne pouvait le reproduire comme bon lui semble. C’était le résultat d’une multitude de micro étapes dont Lily n’avait elle-même pas conscience. Elle retenait sa respiration lorsque son pinceau rentrait en contact avec le papier et ses yeux suivaient avec détail l’évolution de la peinture et n’expirait seulement lorsqu’elle relevait son poignet.
A vrai dire, elle pensait demander à ses élèves de créer une pièce sur le thème le métal dans la nature. Il n’y avait rien de très original à cette idée qui avait très sûrement été donnée à bon nombre d’élèves par le passé, mais le robot métallique qui ressortait de sa propre peinture semblait l’observer, comme vivant. L’espace d’un instant, elle se dit qu’il pouvait réellement la voir, et qu’il ne désirait qu’une chose : exister sous plusieurs formes, sur plusieurs peintures d’auteurs différents. Elle pinça doucement les lèvres, émue à la fois par une certaine tristesse et un bonheur doux.
Puis une voix, elle sursaute, sa main droite subit un violent soubresaut, le pinceau tire un trait ingrat sur la partie droite de la peinture. D’un geste rapide, la jeune femme sécurise le petit pot d’eau posé sur le banc pour s’assurer que rien ne se renverse à la fois sur la peinture, sur le sac ou sur sa robe. Ses yeux bleus cherchent l’origine de la voix au sol avec un certain désordre, pour vite remonter le long d’un corps puis pour atteindre un visage. La jeune femme reste hébétée et ses prunelles observent tour à tour le visage du jeune homme en face d’elle puis le sol. D’un geste brusque, elle se lève en en oubliant ses affaires, manquant de renverser la peinture et l’eau aux couleurs diluées.
« A-Ah, ne vous excusez pas, je ne vous avais vraiment pas entendu, désolée. » Elle laisse s’échapper un rire nerveux et sa main droite vient se positionner sur l’arrière de sa nuque alors que ses lèvres s’étirent un sourire timide et tremblant. Ses prunelles bleues n’osent observer l’homme en face d’elle et se posent finalement sur la peinture raturée d’un grand trait. La jeune femme cache difficilement une moue déçue et frustrée, elle qui avait tant préparé cette peinture. « Quand je peins, je n’entends vraiment plus personne … »
Argh, tais-toi bon sang ! s’écria Lavande intérieurement. Bien sûr qu’il t’a vu peindre, il va juste te prendre pour une hystérique maintenant ! Et tu n’arrives même pas à le regarder dans les yeux ! Elle voulut secouer la tête de rage mais se retint in extremis.
Fraîchement débarquée en tant que professeure d’art, elle ne connaissait vraiment personne ici et partait du principe que chaque personne qu’elle rencontrait était à même de faire partie intégrante de ses aventures futures. Timidement, Lily laisse glisser sa main droite alors accrochée à sa nuque pour la tendre vers le jeune homme, comme si elle voulait lui serrer la main.
« Je m’appelle Lily. Enfin, en fait je m’appelle Lavande, mais tout le monde me surnomme Lily ! Ravie de vous rencontrer. Et vous êtes ? » L’idée que le fait qu’elle ignore l’identité du jeune homme puisse le gêner lui traversa l’esprit. « Veuillez m’excusez mais je suis nouvelle ici, je ne connais ou ne reconnais vraiment personne. »
| | | | Invité Ven 2 Nov - 14:53 | | Le trait barrant désormais la peinture le fait grimacer ; il est la raison de ce fiasco et il s'en veut. En tant qu'agent, il sait certainement mieux que quiconque, après un artiste, à quel point c'est frustrant de voir son travail être gâché par un intervenant extérieur. Mal à l'aise, László se masse la nuque, esquissant une petite moue gênée.
« A-Ah, ne vous excusez pas, je ne vous avais vraiment pas entendu, désolée. »
Le hongrois tend les mains devant lui en les agitant presque nerveusement.
« N-non, non, ne vous excusez pas, c'est ma faute. »
Elle lâche un rire nerveux et, bientôt, c'est celui, un peu maladroit, de l'agent qui le rejoint. Ils ont l'air de deux gosses, à s'excuser comme ça. Et cette pensée arrache un sourire au blond qui finit par ancrer son regard sur la jeune femme. Son sourire lui arrache quelques rougeurs discrètes ; il n'a jamais été très doué avec la gente féminine, László. Quand bien même il est le fils d'un couple de lesbiennes.
Elle finit par lui tendre la main, que László regarde avant de s'en emparer pour la serrer doucement de la sienne. Elle a quelque chose d'adorable, de mignon ; mais il ne saurait dire en quoi. Un sourire ourle ses lèvres.
« Je m’appelle Lily. Enfin, en fait je m’appelle Lavande, mais tout le monde me surnomme Lily ! Ravie de vous rencontrer. Et vous êtes ? » « László. Et le plaisir est pour moi, Lavande. Enfin, je veux dire Lily. » « Veuillez m’excuser mais je suis nouvelle ici, je ne connais ou ne reconnais vraiment personne. »
L'agent lâche un petit rire avant de libérer la main de la jeune femme.
« Ce n'est rien. Je ne suis pas professeur ici alors je peux comprendre que mon visage ne vous rappelle rien. » Il fouille dans la poche intérieure de sa veste et en sort une carte de visite qu'il lui tend. « Je suis consultant pour Blenheim. Je m'occupe d'orienter les jeunes ou de les aider à décrocher des rendez-vous avec des personnalités du showbiz. Enfin, pas de star mondiale, surtout des photographes, d'autres agents... » Il se masse la nuque avant de sourire bêtement. « Enfin, je travaille pour une maison de disques à l'origine. Mais on a fait appel à moi. Et comme mon poulain est à Fosterhampton, ça m'évite quelques trajets inutiles. »
Il réalise qu'il a parlé. Beaucoup trop parlé. Il vire au rouge et se racle la gorge avant de se masser la nuque.
« D-désolé, je parle, je parle, aha... » Il se sent très con. « Et euh… enfin, le coin vous plaît ? » Il désigne le tableau d'un petit geste de la tête. « Je crois comprendre que vous avez su trouver un joli coin pour peindre. Vous êtes professeur d'arts plastiques ? » | | | | | | | | |
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