• Comment es-tu arrivé à Fosterhampton : Quand quelqu'un débarque pour proposer un plan full option.. La bouffe, la piaule et le reste..  Faut être sacrément con pour dire non.
• Tes proches, que pensent-ils de ta présence ici : Ils sont dans leurs jalousie.
• Où as-tu grandis et avec qui : Dans la banlieue d'Aylesbury avec la famille.
• Tes parents, tu peux nous dire quoi à leur sujet : C'est des cons.
• Tu as des frères/sœurs, tu peux nous en parler : Non. Eux aussi c'est des cons toute façon.
• Tu as une passion : Faire chier le monde. Ou dormir.
• Aimerais-tu quitter cette ville : Pas spécialement. Ici ou ailleurs..
• Comment vois-tu ta vie dans dix ans : J'sais pas. Je m'en bat les couilles frère.

C'est l'histoire d'un mec dont la vie intéresse personne.
Pas qu'il est mal aimé, non, juste que sa vie est d'une banalité sans nom. Elle en ferait bâiller d’ennuis n'importe qui. Pas de drama majeur ou d’épopée fantastiques du haut de ses 24 ans. Non c'est juste un mec qu'est né dans une banlieue naze entouré de cassos et autres énergumènes. Ses parents sont comme les clichés des  bon gros beaufs qu'on voit à la télé sauf qu'eux c'est pour de vrais. Des parents aigris et plutôt porté sur la bouteille, des frères cons comme des manches à brosse et une soeur qui se prend pour la prochaine star de télé-réalité, autant dire qu'il a pas été aidé.

Petit, c'était le carnage. Il aimait pas l'école. Pas parce qu'il comprenait rien. Non. Parce qu'il s'y faisait chier. C'est compliqué d'avoir un bon cerveau quand on est entouré de gens qu'ont du mal à se servir du leur. Alors il fait comme le reste du monde. Il s'en sert pas. C'est pas comme si avoir des mauvaises notes ou des bonnes changeaient quoi que ce soit chez lui de toute manière. Puis être le premier diplômé de la famille, ça le fait moyen au royaume de l'ignorance et de la bêtise. De toute manière, on trouvait plein d'excuse à sa médiocrité et celle de sa fratrie. C'est pas leurs faute les pauvres chéris, c'est le reste du monde qui comprend rien. De toute manière, rien foutre en cours, ça laissait plein de temps pour faire autre choses.

Il passait plus de temps dehors à traîner avec ses potes, se battre avec ses frères, jouer les petits frappes en scooter et magouilleur de cours de récré. Rien de très constructif en gros. Mais il préférait ça au supplice des cours. Rester assis toute la journée à attendre que le temps passe c'était au dessus de ses forces. Alors, sans grand étonnement, il dû se retaper plusieurs années, chez les Cole ont est redoublent de père en fils et on en est fier. Mat en est pas fier. Mat il s'en branle juste. Tant qu'il peut vivre sa vie, le reste, il s'en tamponne !

Et sa vie allait changer.
Un jour. Sorti de nul part. On lui proposa d'intégrer une école de gros bourges prestigieux. Comme ça, sans raison. Du moins c'est ce que tout le monde à compris. Bien sur, ils ont tous rigolé comme des hyènes devant les explications du « talent inexploité » et du « gâchis intellectuel ». Comme quoi que Mat il était en faite trop intelligent pour son propre bien et que c'est pour ça qu'il allait plus en cours. Si c'était vraiment le cas, on se trouvait devant un nid de génies ! Du moins, c'est ce que le vieux à ricané.. mais quand l'inconnu se mit à parler de cette école au nom trop bizarre pour être retenu par des trous du cul pareil, la belle famille s'enlisa dans une jalousie noir.

Et ouais. Mat allait partir là bas. Il allait y vivre et il allait kiffer ça. Plus besoin de partager sa piaule avec des frangins encombrants et leurs défilé de copines au strings apparent. Plus besoin de poireauter trois heures pour prendre une douche quand sa blondasse de soeur monopolise le miroir pour s'imaginer se faire une beauté. Plus besoin de piquer la connexion wifi du voisin . Là bas c'était le paradis ! Peut être même qu'il allait manger des légumes vert, parait que c'est pas trop mauvais ces trucs là.
Bref. C'est le pied totale.

La vie de château, il allait s'y faire. Même s'il fallait bosser pour ça. Pour une fois, il trouvait un peu d’intérêt à traîner son cul jusqu'en cours. Il avait même des bonnes notes, mais loin de sa famille personne le saurait, et de toute manière il s'en bat les yeuks. Les notes, c'est jamais que des points sur une feuille. Il y voyait toujours pas grand intérêt mais si ça lui garantissait sa place au soleil, il était capable de faire cet effort. La scolarité dans cette école n'avait rien à voir avec le trou qu'il connaissait. Tout était plus beau, plus snob et donc, plus fun. Venir imposer sa vulgarité et son style de racaille des HLM parmi tout les culs friqués plaqués or trois carat supplément sauce caviar.. c'était sa nouvelle passion dans la vie. Il mettait du cœur à l'ouvrage.

Arrivé à la fin de ses études. Il se rappela du contrat passé avec l'école. C'est gratuit ouais. Mais une fois finit, faut bosser pour rembourser.. et même après tout ce temps, bosser... Mat ça le branchait pas trop. Il avait pas l'ombre d'une ambition dans la vie de toute manière.. Il était encore trop jeune pour ces conneries de toute façons. Quand les autres sautèrent sur  les job à responsabilité pour se faire bien voir ou s'imaginer être important, lui se contenta de faire l'entretient. Tout ça pour former un balayeur. Ils devaient l'avoir mauvaise à l'administration. Rien que le fait de s'imaginer le directeur se facepalmer la gueule devant son cas avait plus d’intérêt et de valeur à ses yeux que n'importe quel job glorifiant.
Puis l'entretient c'est cool. Personne vient te faire chier et t'as des excuses en or pour traîner à rien faire tant que t'as un balais à la main.
Best Job Ever.