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ça alors, vous ici !? [Gare] Pv Bart
Brume Muirhead
Mar 18 Juil - 0:55
Brume Muirhead
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Elle regarda sa montre une nouvelle fois. Bientôt seize heures. Plus que quelques minutes et elle allait enfin arriver. Ses yeux verts scrutèrent alors l'horizon derrière la fenêtre. Le train n'était pas spécialement bondé, elle avait pu changer de place pour en prendre une près de la vitre. Le délicieux silence d'un voyage relativement long en fin d'après-midi reignait dans le compartiment qu'un rayon de soleil pâle baignait de sa lumière légèrement dorée. Ce nouveau départ commençait plutôt bien, finalement. Elle avait l'impression qu'elle allait tomber de fatigue à peine serait-elle levée, ce voyage en train l'avait détendue d'une certaine façon, et la tension redescendue, elle aurait volontiers dormi des heures malgré le fait qu'il était encore tôt. Un éternel petit sourire désabusé aux lèvres, elle suivait des yeux les formes neuves de cette ville dont elle ne connaissait rien, si ce n'était deux personnes : sa cousine et un grand inconnu qu'elle n'avait vu qu'une fois. A cette pensée, elle sourit de plus belle. Dire qu'elle se jetait dans un tel projet en faisant confiance à une personne dont elle ne connaissait de vrai que la voix. Et quelle voix... La voix de la sagesse, peut-être ?

Les bâtiments défilaient de plus en plus lentement à mesure que s'approchait la gare. De toute part dans le wagon, les personnes se levaient tranquillement, à leur rythme, en essayant de ne pas se gêner les unes les autres. Brume éteignit son lecteur de musique et rangea son casque dans sa besace avec le reste. Elle préférait ne pas être trop parasitée pour trouver les bons bus. Ses longs cheveux roux attachés en queue de chevel haute se bloquèrent sous la bandoulière quand elle la passa par-dessus son épaule, elle les en dégagea avec quelques difficultés dues aux boucles soyeuses. Quelle idée d'avoir les cheveux si longs ! Mais c'était ça qui avait en partie fait son succès sur scène. Elle fit la queue comme les autres pour descendre sa grosse valise du porte-bagages, se demandant si elle la trouvait plus lourde ou plus légère que lorsqu'elle l'y avait mise. La descente du train, comme toujours, était un peu pénible. Tout le monde qui attend, impatient de descendre plus à cause du fait d'attendre debout sans bouger plutôt qu'à cause du fait d'attendre, pressé de se dégourdir les jambes.

Elle continuait d'observer à l'extérieur pendant ce temps. Ce fut à ce moment qu'elle capta son reflet dans la vitre. Le teint vraiment pâle, de légères cernes bien visibles sous ses yeux, elle faisait plus jeune dans sa robe t-shirt vert kaki sous sa veste à capuche gris foncé. Elle se félicita d'avoir pensé à garder un caleçon sous la main, non pas à cause de la température mais plus pour l'aspect pratique d'avoir à faire du chemin en robe courte. Elle serait plus à son aise pour bouger et atteindre son hôtel. Par contre, elle commençait à avoir chaud aux pieds dans ses Doc' Martens noires, mais on ne peut pas toujours tout avoir dans la vie.

La descente se fit enfin pour elle aussi, et un faible rayon de soleil attrapé le reflet d'un sequin de couleur claire sur sa robe ornée de fleurs peintes dans un style elliptique. La tenue de répétition par excellence, ou celle du déménagement. Elle avait pris la peine de se donner un coup de mascara sur chaque cil avant de quitter l'appartement le matinmême, mais rien de plus ne couvrait la peau de son visage. Il faisait plus chaud à l'extérieur du train, elle sentit un léger picottement désagréable tapisser le fond de sa gorge. Ne pas oublier de boir une tasse de thé en arrivant à l'hôtel pour éviter le coup de froid malvenu pour son entretien du lendemain. Elle fit quelques pas le long du quai jusqu'à arriver en vue de plusieurs panneaux. La jeune femme jeta un coup d'oeil autour d'elle avant de trouver un endroit qui semblait convenir pour s'arrêter un moment et les lire en toute quiétude. Il n'était que quatre heures et quelques, elle avait largement le temps de se rendre dans sa chambre. Plusieurs directions, plusieurs arrêts de bus étaient indiqués. Le petit papier sur lequel elle avait noté les indications que Bart lui avait données fut tiré de sa poche puis parcouru d'un bout à l'autre. Voyons voir, si elle voulait se rendre à la rue où se trouvait son hôtel, elle devait prendre la ligne 1, qui se trouvait donc sur la droite.

Elle fourra le papier dans sa poche à nouveau puis reprit la poignée de sa valise à roulettes pour continuer son chemin le long du quai, s'apprêtant à prendre à droite dès qu'elle le pourrait. Et puis quelque chose la turlupinait dans cette foule très clairsemée. Il y avait une grande silhouette plantée là, en plein milieu. Avec des longs cheveux blonds et un sourire indéfinissable. Il ne lui fallut pas plus pour comprendre. Un sourire irrépressible se dessina sur ses lèvres, toute son énergie lui revenant d'un coup à l'approche de la surprise en costume qui se trouvait là, devant elle. Ne quittant pas des yeux la voix empaquetée dans son étui de chair et de sang, elle retint une envie de rire. Puis elle arriva enfin à moins d'un pas de ses pieds.

« Une réunion super importante pile à ce moment-là, hein ? »
Brume Muirhead
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Bartholomew II Richardson
Jeu 20 Juil - 0:21
Bartholomew II Richardson
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Si mon coeur est en verre, comment voir à travers ?
Est-ce que la journée serait belle ? Absolument.
Ce matin, Bartholomew avait cette impression que tout se passerait bien. Il s’était fait charrier par Keegan lorsqu’il lui avait raconté ce qu’il allait faire. Mais Bartholomew se fichait bien des taquineries de son ami.

Parce que, ce matin-là, il s’était réveillé d’excellente humeur. La météo était au beau fixe depuis plusieurs jours, offrant aux habitants de la petite ville de Fosterhampton, une température avoisinant les trente degrés avec un soleil resplendissant. Alors, il avait soigneusement choisi une tenue dans son petit placard. Depuis son divorce, il avait réintégrer sa garçonnière et la place lui manquait un peu pour entreposer les dizaines de costume qu’il avait accumulé depuis son entrée en politique. Il ne portait quasiment que ça. Pour plusieurs raisons : sa fonction le lui imposait, il s’y sentait à l’aise et c’était la seule manière qu’il avait de se trouver plutôt beau garçon.

Après avoir pris une douche dont il avait largement baissé la température, il sécha ses cheveux. Il passa une dizaine de minute à chasser les pointes imbibées et s’arrêta alors que les mèches blondes étaient encore humide : les laisser sécher seules leur permettraient de boucler naturellement.
Il choisit un pantalon blanc cassé créé dans un tissu fin dédié aux étés chauds et une chemise bleue claire. Il compléta sa tenue avec une paire de mocassin blanc et attrapa la veste assortie au pantalon. Il était plutôt sûr de ne pas la porter de la journée mais, il ne pouvait pas ne pas l’avoir en sa possession.
Après un rapide passage dans la salle de bain pour ajuster son cache-œil et vérifier l’état général de sa personne, il rejoint la cuisine pour un café bien mérité. Après ça, il récupéra son porte-monnaie, ses clés et ses effets personnels sur la déserte de l’entrée avant de prendre son casque. Il dévala les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée, rejoignant sa moto.

Malgré son invalidité, il voyait parfaitement de son second œil. Il avait rajouté un rétroviseur sur la machine et redoublait d’attention. Ses autres sens s’étaient également développer, notamment son ouïe qui l’aidait beaucoup sur la route.

La matinée à la mairie fut barbante. Il fut ravi de retrouver Keegan pour un point sur les effectifs de police en ville. Le rendez-vous, purement professionnel, déboucha sur un déjeuner personnel à la cafétéria du poste de police. C’est là que le brun se permit de se moquer de son ami.

Et puis, il retourna à la mairie, fixant l’aiguille de l’horloge au lieu de travailler.

Depuis quelques mois, September Pirate entretenait une relation amicale virtuelle avec la magnifique danseuse et actrice d’une pièce steampunk qui l’avait bouleversé une année plus tôt. Rien n’avait été calculé, lorsqu’il avait vu que la jeune femme ne la rappelait pas, il n’avait pas cherché plus loin. Et puis, son intérêt était purement professionnel. Il avait envie de l’interviewer pour son site. Et puis, elle avait finalement pris contact avec lui. Depuis, la relation avait évolué et Brume, puisque tel était son nom, était devenue une amie précieuse. Et malgré cette rencontre maladroite et rapide, il n’avait jamais eu la chance de pouvoir discuter avec la demoiselle.

Mais aujourd’hui, Brume devenait une habitante de Fosterhampton. Et Bartholomew avait fait annuler tous ses rendez-vous à partir de trois heures de l’après-midi. Il avait un rendez-vous très important.

A l’heure prévue, il quitta son bureau, congédia sa secrétaire pour le week-end et abandonna sa moto pour une voiture de fonction que la mairie lui mettait à disposition. Il aurait préféré l’emmener faire le tour de la ville en moto mais, si l’idée la séduisait, ils reviendraient la chercher. Elle devait être chargé et pour emmener les valises  jusqu’à l’hôtel, la voiture était quand même plus prudente.

Garé sur le parking à quatre heure deux, il avança de manière nonchalante vers le tableau des arrivées.
« Train numéro 6852 en provenance de Londres arrivera voie deux à 16h14. »

Alors, il se dirigea vers la voie deux et s’installa près des escaliers, les mains dans les poches, la veste de costume négligemment posée sur l’un de ses poignets.

Et puis, le train entra en gare. Le tumulte des voyageurs débuta, chacun voulait être le premier à quitter le train, à quitter la gare, à s’enfuir vers des vacances bien méritées ou à attraper à temps sa correspondance. Et Bartholomew observait les visages fatigués, stressés, soulagés de chacun des voyageurs. Dans ses souvenirs, Brume était plutôt grande, mais ses souvenirs dataient d’un an auparavant sur la scène d’un théâtre londonien.

Et puis, les mèches rouquines se détachèrent peu à peu de la foule. Elle s’était d’abord arrêtée pour chercher son chemin, et maintenant, elle se dirigeait vers lui. Il croisa finalement son regard quelques secondes plus tard et, le sourire qui apparut sur ses lèvres fini d’accentuer la mine satisfaire de Mew. Sa tenue était simple mais, tellement naturelle. Et c’était tout ce qui comptait, n’est-ce pas ? Ses costumes de scène étaient grandioses et lui allaient à merveille mais, malgré leurs échanges amusés à ce sujet, le blond était ravi de voir la jeune femme dans son « état naturel ». C’était un privilège qu’il était heureux d’assumer, malgré qu’elle n’ait pas vraiment choisit de le lui accorder. Brume s’arrêta devant lui et le toisa du regard avant de lui souffler que sa grosse et importante réunion n’avait pas l’air si importante.

« Y avait-il rendez-vous plus important à avoir aujourd’hui, Brume ? »

Non, à ses yeux il n’y avait rien de plus important qu’accueillir une précieuse amie venue se perdre dans une ville de campagne sur simple recommandation d’un homme qu’elle n’avait connu que part machine interposée. Il lui devait bien ça.

« As-tu fais bon voyage ? »

Les traits tirés de la demoiselle l’inquiétèrent un instant. Elle avait l’air fatiguée et il espérait qu’elle dormait correctement et que tout allait bien. Il tendit la main et attrapa sa valise des mains de l’écossaise.

« Je vais t’accompagner à ton hôtel pour que tu puisses poser tes affaires et prendre possession de ta chambre, et ensuite je te propose de faire une visite de la ville. Si ça te conviens ? »

Un éternel sourire étirait le coin de ses lèvres. Il ne savait pas s’il aurait dû la prendre dans ses bras ou l’embrasser, alors il ne fit rien, se contentant d’un sourire.

« Je suis heureux de te voir. »

Finalement, elle n'était pas si grande que ça. Mais elle était toujours aussi belle, ça n'avait pas changé.
Codée par Kendall, toute copie partielle ou compléte prohibée.
Bartholomew II Richardson
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Brume Muirhead
Lun 24 Juil - 23:43
Brume Muirhead
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September Pirate. Il lui avait fait terriblement peur la seule fois qu'elle l'avait vu en vrai, il lui avait tant donné envie de le rencontrer à nouveau une fois qu'ils avaient commencé à correspondre par mails, puis par téléphone. Elle se souvenait encore de cette première entrevue de façon très claire, une telle entrée en matière, ça ne s'oublie pas ! Ils venaient de sortir de scène après tous les saluts et rappels de circonstance, ils ne rêvaient tous que d'une chose : retourner en loges et pour les filles, enlever leurs chaussures à talons. Ce n'était jamais aussi simple que ce qu'ils voulaient, on papotait, on rencontrait les techniciens en chemin, il fallait faire attention aux câbles, aux jupons à tenir bien hauts pour ne pas se prendre les pieds dedans. D'un coup, on lui dit que quelqu'un voulait la voir. C'étaient des choses qui arrivaient, des personnes qui avaient payé un peu plus cher leurs places ou des journalistes, des blogueurs, des personnes qui voulaient une photo, un papier un peu sympa, un peu original. Généralement, ces entrevues ne s'éternisaient pas mais elles duraient bien une vingtaine de minutes avant de parfois s'étendre en backstage dans un petit pub du quartier. Mais ce soir-là, l'entrevue ne dura pas trois minutes. Un homme avec un cache-oeil débarqua, plutôt bel homme, les cheveux attachés en catogan, et un débit de paroles plutôt rapide, surtout très assuré. Il n'avait pas le temps de parler ce soir-là, mais si elle voulait le contacter plus tard, voilà sa carte de visite. Et il l'avait trouvée formidable, encore bravo ! Elle était restée dans le couloir, la carte dans sa main toujours au niveau de son visage, et elle avait regardé cet homme partir comme un courant d'air dans les couloirs.

Et cet homme était là, devant elle. Plus grand que dans ses souvenirs -elle portait encore ses talons hauts quand ils s'étaient vus- mais toujours impeccablement habillé. Sa voix était aussi chaleureuse qu'au téléphone, peut-être même plus taquine à cause de la situation qui était plutôt drôle, il fallait l'avouer. Elle avait beau le connaître un peu et lui avoir beaucoup parlé pendant une année, elle s'était faite avoir comme une bleue. Comment aurait-il pu la laisser se débrouiller dans une ville qu'elle ne connaissait et dans laquelle il l'avait incitée à se rendre, sans savoir si elle serait prise ou non dans cette prestigieuse école ? A bien y réfléchir, elle aurait fait comme lui. Ou peut-être qu'elle l'aurait quand même prévenu avant ? Oh, non, c'était mieux comme ça, finalement. La surprise était si agréable à vivre, elle n'allait pas s'en plaindre.

Et puis, ce fut la confusion. A sa réponse, elle l'aurait volontiers pris dans ses bras, mais était-ce de mise entre eux ? Après tout, ils n'avaient jamais fait que se parler à distance pendant un an, ils n'étaient pas si proches, du moins pas au sens habituel du terme. Ah, ces technologies nouvelles qui vous rapprochaient des gens très éloignés géographiquement mais qui changent tant de données et de conventions sociales ! Son hésitation fut masquée par sa nouvelle question puis son initiative de prendre sa valise. Elle aurait volontiers fait semblant que ça la dérangeait, c'aurait été bête avec lui de jouer à ce jeu : ils savaient tous les deux que c'était bienvenu après tout ce qu'elle avait fait pour son déménagement ces derniers temps. Même s'il avait particpé à sa façon en la conseillant sur les lieux à privilégier dans ses recherches d'appartement.

« Oui, j'ai fait bon voyage. J'ai même réussi à faire une sieste dans le train, ça ne m'arrive pas souvent ! »

Elle le remercia en désignant sa valise d'un signe de menton. Son sourire s'élargit quand elle entendit qu'il avait tout prévu pour l'accueillir. La dépose à l'hôtel, la visite de la ville... Il avait bien joué le jeu, le vicelard ! Dire qu'il lui avait même envoyé les fiches numériques des lignes de bus pour qu'elle se rende de la gare à l'hôtel, comme l'aurait fait quelqu'un qui n'aurait en effet pas pu venir à sa rencontre. Brume allait se faire la réflexion qu'il n'était pas politicien pour rien, mais c'eût été faire appel à un a priori bête et méchant qui n'était peut-être pas infondé. Injuse mais justifié ? Elle resta sur cette conclusion.

« Ce me semble être un programme plutôt bien structuré, avec un ordre logique et un rythme bien pensé par rapport à mon état de fatigue. Y a pas à dire, tu ferais un bon gestionnaire, tu sais ? » Elle lui glissa un clin d'oeil et mit les mains dans les poches de son pull à capuche. « C'est vraiment aodrable à toi d'être venu me chercher, en tous les cas, et de prendre du temps sur tes heures de travail pour me faire visiter la ville. Je suis juste un peu désolée de ma tenue, si j'avais su, j'aurais essayé d'être un peu plus élégante, on dirait une ado, ça ne sera pas très bon pour ton image si on nous surprenait ! »

Elle plaisantait, évidemment, même si elle devait avouer qu'elle aurait sans doute porté une autre tenue si elle avait su qu'elle allait le rencontrer ce jour en particulier. Le connaissant, elle savait que ça ne le gênait pas qu'elle ne soit pas aussi époustouflante que sur scène, mais tout de même, une première rencontre, ça se soigne ! D'une main, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, regardant un instant le sol quand il lui dit qu'il était heureux de la voir. Un brin de timidité qui relevait plus de l'habitude de ne pas trop faire tomber le masque en public. Ce n'était pas facile de parler avec autant de naturel qu'à l'écrit, on ose dire plus de choses quand on est bien caché derrière un écran, le jeu n'a que peu d'enjeux et quand il en a, ils sont atténués par la distance protectrice comme un cocon de soie : à la fois douillet et lumineux des petits bonheurs que ces échanges peuvent apporter. Il se passa un moment de silence pendant lequel ils marchèrent jusqu'à la voiture, puis quand il plaça la valise dans le coffre, elle attendit qu'il lui fasse face pour prendre son courage à deux mains ; beaucoup de courage pour une phase aussi annodine, c'en était presque ridicule !

« Moi aussi je suis heureuse de te voir. Depuis le temps qu'on le disait. » Spontanément, elle pressa brièvement sa main puis fit un signe de tête vers l'avant de la voiture, un petit pétillement au fond du regard. « On y va ? J'ai hâte de voir ta vile ! »

Fioup ! Petit courant d'air partit vers l'avant de la voiture pour prendre place du côté passager.
Brume Muirhead
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Bartholomew II Richardson
Sam 29 Juil - 14:14
Bartholomew II Richardson
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Si mon coeur est en verre, comment voir à travers ?
Bartholomew est un homme généreux. Il ne l’a pas toujours été, être humain pourvu de défaut plus gros que lui, il a fait un nombre incalculable d’erreur dans la vie. Mais, ces erreurs ont fait de lui ce qu’il est à présent, elles ont contribué à forgé un homme bon, fort et droit. Du moins, il l’espère.

Mais surtout, Barth est un homme qui aime faire plaisir aux autres. C’est pourquoi le travail de maire lui plaît tant. Et c’est aussi pourquoi il aime faire des surprises comme celle-ci.

Il lui a fallu beaucoup de travail pour parvenir à faire croire à son amie qu’il ne serait pas disponible. Et, au début, c’était la vérité. Il avait une réunion à l’heure ou Brume aurait dû descendre du train. Mais il l’avait avancée, fait en sorte de pouvoir libérer un peu de personnel plus tôt pour profiter du week-end. Et il était parvenu à faire tout son travail en moins de temps qu’il ne lui en aurait fallu. Et jusqu’à la veille, il n’avait pas été sûr de vraiment pouvoir venir. C’est aussi pour ça qu’il avait tout prévu, qu’il lui avait envoyé les plans et les lignes de bus, qu’il lui avait fait une liste de lieux à visiter. Il ne voulait pas que la jeune femme se sente seule perdue au milieu de nulle part.

« Ne t’excuse pas pour ça tu es magnifique, il n’y a aucun souci à te faire. » un sourire ponctua sa phrase et il se passa une main sur la nuque. « On demandera à mes administrer dans cinq ans si je suis un bon gestionnaire. En tout cas je fais de mon mieux. Je suis content que tu aies pu te reposer, tu as l’air épuisée. Tu veux rester à ton hôtel un petit peu avant de sortir ? On peut même faire ça un autre jour, je saurais me libérer si besoin. »

Il refusait l’idée de la fatiguée plus que de raison. Il savait à quel point un déménagement était difficile et fatiguant, autant moralement que physiquement. Et si Brume souhaitait rester à son hôtel ce soir, il n’aurait absolument aucun souci avec ça.

Le silence qui suivi son aveux ne le gêna pas le moins du monde. Il n’était pas particulièrement quelqu’un de timide mais, il avait un peu de pudeur. Et ce genre de phrase est difficile à prononcer. Pourtant,  il y travaille et il y parvient de plus en plus. Le chemin jusqu’à la voiture ne dura pas une éternité, il était garé près de l’entrée. Il la déverrouilla et glissa les sacs de la jeune femme dans le coffre qu’il referma par la suite.

C’est ce moment qu’elle choisit pour le surprendre. Un sourire étira ses lèvres à ses mots. Il était rassuré. Brume était pleine de vie. Il l’avait vite compris lorsqu’il l’avait eu au téléphone. Et ça avait quelque chose de diablement rafraichissant. Il frémit légèrement en sentant sa main contre sa peau mais ne répondit que d’un sourire.

Il ne se faisait pas d’illusion, ils trouveraient très vite leurs marques l’un avec l’autre. Il ne leur suffirait pas de très longtemps pour que les plaisanteries et les gestes deviennent naturels. Il avait déjà rencontré des personnes avec qui il n’avait que dialogué par ordinateur interposé, et il devait bien avouer que c’était de loin la rencontre pour laquelle il avait eu le plus d’appréhension. Et si Brume ne l’appréciait pas finalement ? Et si elle était venue uniquement dans l’idée d’avoir un travail stable ? Et si elle repartait ? Toutes ces questions s’étaient bousculer dans sa tête entre la veille au soir et cet instant.

Mais maintenant, il était sûr que tout irait bien.

Il grimpa derrière le volant et mit le contact.

« J’ai laissé ma moto à l’hôtel de ville, est-ce que tu préfères la voiture ou la moto pour visiter ? On va surtout marcher mais, je peux aller la chercher pendant que tu prends possession de ta chambre et que tu te reposes un moment. »

Ca permettrait à la demoiselle de se rafraîchir un peu, de se poser et de s’habituer à sa chambre. Le programme qu’il avait concocté était bien trop dense pour une seule après-midi. Il savait qu’il n’allait que lui faire visiter le centre-ville. Mais il avait bien l’intention de lui montrer des endroits dissimulés qui, personnellement, lui plaisaient énormément.

« Tu sais dans quel coin est situé ton futur appartement ? »
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Bartholomew II Richardson
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Brume Muirhead
Dim 29 Oct - 18:41
Brume Muirhead
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Ah, Bartholomew et le sens de la mesure ! Ah, Bartholomew ! Ça lui faisait bizarre de l'appeler comme ça, tiens. Même quand elle avait parlé de cet homme à son entourage, elle n'avait pas su l'appeler autrement que par son pseudonyme, aussi parce que c'était plus simple pour les autres de comprendre qui il était. Heureusement qu'au cours de leurs conversations téléphoniques, elle avait eu l'occasion de prendre l'habitude de l'appeler par son prénom ou l'un de ses deux diminutifs -elle utilisait plus souvent Bart car Mew lui donnait une irrésistible envie de faire le chat, bien trop proche du miaulement, mais elle ne lui avouerait sans doute pas avant un moment, voire jamais. Il aurait été dommage de le vexer en si bon chemin, même si elle se doutait qu'il aurait été difficile qu'il se sente blessé pour un surnom qui de toute façon était un aussi un nom de pokémon. D'ailleurs, elle se rendit compte qu'il n'utilisait pas de surnom avec elle, ce qui en soit ne la dérangeait pas le moins du monde, de toute façon son prénom était déjà suffisamment court comme ça, sans parler en plus du fait que ce mot français ne donnait pas souvent lieu à des arrangements heureux.

Evidemment qu'elle s'était attendue à ce qu'il lui dise qu'elle était magnifique. Déjà, il ne se serait pas permis de dire le contraire, rien que par évidente politesse. Quel sens de l'accueil, sinon ! Et puis elle voyait mal September Pirate dire autre chose. Elle était une de ses artistes préférées, après tout, non ? Non, mais ça faisait partie de leur jeu d'écriture depuis le début et il ne pourrait en être autrement. Elle se contenta de discrètement lever les yeux au ciel avec un petit sourire amusé et répondit comme si elle n'avait pas entendu ses avoeux de modestie, secouant légèrement la tête en signe négatif :

« Il est hors de question que nous reportions cette petite sortie à un autre jour maintenant que tu t'es libéré exprès pour moi. Et avant que tu n'objectes encore une fois que je pourrais être fatiguée, sache une chose, cher ami : je suis infatigable, c'est ce qui me rend aussi fatigante ! »

Ils grimpèrent tous les deux en voiture et la proximité créée par l'habitacle qui d'ordinaire aurait pu la gêner lui parut des plus naturelles malgré la longue distance qui avait pu les séparer depuis tout ce temps. Sans doute leurs longues conversations avaient déjà fait tomber un certain nombre de barrières ; quand on sait à qui l'on a à faire, il est beaucoup plus simple de faire confiance. Mais elle se dit que ça devait surtout venir du fait qu'ils se trouvaient dans une voiture de fonction. On fait rarement plus impersonnel, et par conséquent moins gênant. Pas de sac de sport qui aurait dû remonter à la maison, de bonbons oubliés dans la boîte à gants, de paquets de mouchoirs tombés un peu partout ou de sac de travail avec des dossiers pour empêcher de poser les pieds sur le tapis de sol. Pas non plus d'odeurs gênantes ni de miettes partout, bref, un environnement des plus lisses pour une impression d'être dans un endroit comme un aure et pas en territoire inconnu. Le léger parfum de Bart emplit l'air à sa façon, discrète, délicate. Il n'était pas homme à porter un parfum capiteux, fort ou piquant, qui vous emplit les narines comme du poivre vous chatouillerait le nez. C'était une note douce mais néanmoins une fragrance on ne pouvait plus masculine. Brume croyait au fait qu'on pouvait en dire plus long sur une personne à sa manière de choisir son parfum qu'à sa manière de s'habiller. Il y avait de telles obligations sociales -surtout pour les hommes- que la seule fantaisie que l'on pouvait encore se permettre dans un cadre aussi strict était de choisir son parfum. Il y avait beaucoup de personnes qui favorisaient le bon marché, des odeurs finalement fortes et agressives, qui envahissaient l'air et semblaient ne jamais vouloir en partir comme si leur fonction principale était de rester accrochées partout où elles se trouvent. Mais ce n'était pas le cas de Bart qui visiblement avait préféré opter pour quelque chose qui au-delà de faire son travail de parfum savait ne pas s'imposer de façon trop désagréable aux voisins. Bref, c'était apréciable.

Au mot « moto », elle se tourna vers lui, et haussa un sourcil, encore plus amusée. C'était à la fois une occasion en or de faire un tour en ville de façon plus sympa qu'en voiture et une situation à haut potentiel romantique et pourtant tellement pragmatique. Elle avait envie de rire face au décalage de la situation et opta pour une réplique de premier choix :

« Serais-tu en train d'essayer de me faire tourner la tête avec un tour à moto ? Attention, ça peut marcher mais je n'ai plus seize ans, tu mettras as la main dans ma culotte aussi facilement ! »

Toujours pince-sans-rire et comme si de rien n'était, elle enchaîna :

« Mais je ne dis pas non. On pourra dire que d'une certaine manière tu fais des visites de la ville décoiffantes, je suis sûre que ça peut faire bien dans tes qualités de maire. » Elle laissa planer un léger silence. « Bon, promis, j'arrête ! En tous les cas la proposition est la bienvenue. »

Elle glissa les mains dans les poches de son pull à capuche et le laissa conduire tout en réfléchissant à la question qu'il venait de lui poser. Bonne question, elle se souvenait vaguement du nom de la rue mais quant à lui dire où exactement. Et puis elle ne s'y était encore jamais rendue, comment pouvait-elle même savoir comment s'y rendre ?

« Je sais qu'il est en centre ville, maintenant te dire exactement l'endroit, je ne saurai pas te dire. De ce que j'ai vu sur Streetview, il est dans une petite rue piétonne pleine de boutiques. J'imagine que la journée ça doit être très agité mais plutôt calme le soir. Enfin j'avais trouvé le quartier très mignon et puis les endroits trop calmes, ça m'angoisse, de toute façon ! » Elle fouilla rapidement dans son sac mais n'y trouva visiblement pas ce qu'elle cherchait. « Je dois avoir le dossier avec l'adresse exacte dans ma valise. On peut peut-être passer devant l'immeuble si tu comptais me faire visite ce coin-là de la ville. Sinon j'aurai la surprise demain, ce qui est bien aussi. »
Brume Muirhead
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Bartholomew II Richardson
Mer 22 Nov - 22:42
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Come together, right now, over me.
C’est toujours plus facile derrière un écran. Toujours.
Malgré l’âge, malgré le temps, malgré les différences, c’est toujours plus facile de discuter avec quelqu’un au travers d’un ordinateur, d’un téléphone. Du moins, quand c’est ainsi qu’on l’a rencontré. Bartholomew n’était pas du genre asocial, il n’avait pas peur de rencontrer du monde ou encore de être au centre de l’attention. Non, Bartholomew n’avait généralement aucun mal à tisser des liens, des relations.
Mais lorsqu’il rencontrait quelqu’un en ligne, il était différent. Il était plus réservé, moins exubérant. Oh, il restait le grand dadais qu’il avait toujours été, mais il était peut-être quelque peu plus naturel. Et il devait bien avouer que c’était agréable de pouvoir être lui-même avec quelqu’un. Au téléphone, c’est pareil, il n’a pas besoin de jouer un rôle. Le kit mains-libres dans l’oreille, il pouvait continuer de jouer ou de lire sans craindre d’être dérangeant ou dérangé. Et puis, il était le seul à choisir les personnes qu’il pouvait avoir au téléphone.

Mais un jour, il faut rencontrer ces gens. Parce qu’à force de se parlers par écran ou combiné interposé, on devient proche. On confie des choses. C’est ce qu’il s’est passé avec Brume, cette relation n’aurait jamais dû débutée à la base, si on restait logique. Elle n’avait aucune envie de le rencontrer de nouveau et, il n’avait jamais pensé qu’elle lui écrirait.
Mais il était content qu’elle l’ait fait. Il avait découvert une jeune femme pétillante et charmante, pleine de vie et d’humour. Il aimait beaucoup Brume. Et la rencontrer en vrai lui avait mis un poids sur le cœur.
Et s’il ne lui plaisait pas ? Si sa version réelle n’était qu’un tremplin pour s’installer au Palais de Blenheim ? Il ne pensait pas Brume capable de pareilles fourberies mais, il en venait à  se méfier de tout le monde. Loukas non plus, il n’aurait pas cru qu’il pourrait lui planté un pic à brochette dans l’œil. Et pourtant.

Malgré tout, Brume était naturelle avec lui. Elle était comme elle l’avait toujours été au téléphone ou par message : éclatante. Et lui, il était toujours aussi insipide. Il n’avait pas très bien compris ce que la rouquine avait pu trouver à ce vieux gameur sans saveur. Enfin, elle n’était pas là pour l’épouser, il avait besoin de se détendre avant de lui faire ressentir son stress et son malaise. Et ce n’était clairement pas le but : elle devait aimer cette journée.

Les blagues de la demoiselle lui arrachèrent un rire amusé. Elle était si… naturelle. Ce genre de phrase qu’on ne pouvait pas s’attendre à voir sortir d’une si jolie bouche. Comment pouvait-il le savoir ? Parce qu’il l’avait vue, toute entière. Brume était une femme magnifique, de la tête aux pieds. Elle n’avait strictement aucun défaut physique à ses yeux. Mais, ce qui la rendait si belle, c’était son caractère à la fois trempé et tendre.
Bref,  il appréciait trop Brume pour la perdre.

« Tu sais bien que je suis plein de ressource. Tu me tomberas dans les bras en  un rien de temps si je sors le grand jeu ! »

Il lui offrit un clin d’œil taquin. Il ne laisserait pas le faible malaise qui s’était immiscé en lui gâcher cette journée qui promettait d’être magnifique.

« La ville n’est pas très grande donc on aura vite fait le tour ! J’espère que ça te plaira, quand même. Entre Londres et Edimbourg, tu risques de t’ennuyer dans notre petit patelin ! »

Il lui sourit tendrement alors qu’il garait la voiture juste devant l’hôtel que la jeune femme avait réservé.

« On passera probablement devant, si jamais tu reconnais on s’arrêtera ! Mais je t’assure qu’en moto la ville à un autre visage. Je sais pas s’il est meilleur mais j’avoue le préféré. Enfin, en vrai, j’aime aussi marcher en ville. Surtout dans le centre, c’est assez agréable je dois bien l’avouer. En été, quand il fait nuit, j’adore m’y balader. »

Il s’ébroua un peu et se tourna vers la demoiselle, plantant son regard au fond des yeux verts de la jeune femme.

« Allez on monte tes bagages et je vais chercher la moto. Et non, je ne profite pas d’une jeune femme sans défense pour pénétrer dans sa chambre d’hôtel fourbement. »

Le tout ponctué d’un sourire en coin, il se déridait un peu.
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Bartholomew II Richardson
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Brume Muirhead
Mer 22 Aoû - 23:03
Brume Muirhead
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Les relations à distance n'avaient jamais été une donnée profondément ancrée dans les habitudes de Brume. Pourtant, elle avait toujours su se servir de tous les outils nécessaires, même si un expert en informatique aurait sans doute parlé d'utilisation basique mais efficace. La motivation de parler à sa famille et notamment à ses frères, beaucoup plus adèptes des réseaux sociaux et autres moyens de communication de masse, avait énormément joué. Et puis il avait bien fallu que quelqu'un se colle à la communication autour du spectacle, et qui mieux que la tête d'affiche pour parler au public ? Mais en dehors de sa famille et de ses relations professionnelles, elle n'avait pas vraiment de correspondance à entretenir avec qui que ce soit, une vieille habitude sortie du fin fond de son adolescence de se contenter des rapports avec sa famille et de ne pas spécialement courir après le contact avec les autres. Et puis il y avait eu quelques fans avec qui elle avait échangé quelques temps, mais ça avait fini par s'étioler. Et puis il y avait eu Barth, exception au milieu d'une foule de personnes qui aurait pu être logée à la même enseigne que le reste mais qui avait su attirer son attention et exciter son désir de recevoir une réponse. Leur conversation eût-elle quelque chose de passionnant pour d'autres qu'eux-mêmes, elle n'y aurait pas cru l'ombre d'un instant. Au contraire, et c'était bien là ce qui la rendait si importante : elle n'avait d'intérêt que pour eux deux, au même titre que les échanges qu'elle pouvait avoir avec sa famille. Et dire qu'elle aurait critiqué les relations à distance et les espoirs qu'elles pouvaient faire naître si on lui avait posé la question ne serait-ce qu'un an plus tôt ! Mais le passé, c'était le passé, comme disait la chanson, n'en parlons plus.

A sa blague, elle eut une moue qui se transforma en sourire pour retenir un éclat de rire, et l'oeil pétillant de malice, elle posa les mains sur ses hanches dans une attitude digne d'une matronne :
« Ah oui ? Je te tomberai dans les bras en un rien de temps ? »
Elle aurait pu aller dans le sarcasme, lui demander si ses chevilles n'enflaient pas trop, le contredire d'une façon un peu rustre, mais c'eût été trop facile, et surtout presquemesquin. N'importe quelle fille avec un peu de caractère serait tombée dans le piège de vouloir défendre sa vertue, comme si être capable de tomber amoureuse était le signe d'une stupidité notoire et affichée, un crime contre l'intelligence féminine, alors même qu'une homme amoureux reste toujours une image touchante et pleine de charme. Elle avait passé l'âge de se prouver à elle-même qu'elle valait mieux que le commun des mortels, elle n'était pas assez bête pour penser qu'elle devrait se protéger du bonheur. Au lieu de cela, elle tendit légèrement le nez vers lui, les paupières légèrement closes, un sourire malicieux et une voix de velours au bout des lèvres :
« ça se pourrait bien, oui. »

Le sujet repartit bien vite sur la ville et la visite qu'ils en feraient. C'était terrible de faire le constat que malgré le fait qu'ils soient tous les deux adultes et largement responsables, et que d'extérieur on dirait plus facilement de Barth qu'il était resté un grand enfant, c'était elle qui se sentait enfant face à lui. Son âge, sa taille, son parfum, sa voix... Etaient-ce les années d'éducation un tantinet patriarcale et de vieux films où les femmes étaient invariablement infantilisées qui refaisaient soudainement surface ? Elle n'aurait pu dire, mais elle ne pouvait chasser cette légère impression d'être une grande adolescente un peu gauchie dans ses vêtements de voyage. Il prenait des décisions sans donner vraiment l'impression que c'en étaient, de sa voix grave et rassurante, toujours à l'écoute d'une proposition ou d'une objection pour ne pas prendre les décisions au hasard, enveloppant. Bref, un papa. Elle préféra chasser immédiatement cette image de son esprit, refusant catégoriquement que son image se superposât à celle de son père, qui lui suffisait déjà amplement dans cette catégorie. Pourquoi se filer des complexes qu'on n'a pas ?

Tandis qu'il conduisait, elle promenait son regard sur le paysage urbain qui se profilait mètre après mètre, avec un léger pincement au cœur et un frisson de hâte au creux des reins. Elle avait à la fois hâte de découvrir ce nouvel endroit et de s'y sentir chez elle mais voir toutes ces nouvelles choses lui rappelait également qu'elle avait laissé derrière elle son ancienne vie et qu'elle devait tout recommencer à zéro. C'était fou comme avec l'âge on perdait de cette énergie, de cette envie de bouger, de changer les choses, de poser ses valises ailleurs et de se dire que demain serait un jour différent. Quand on vieillit, on a beau râler après la routine, on se sent parfois un peu pataud quand l'on doit sortir de ce confort que geste après geste, jour après jour l'on a construit autour de soi comme un cocon à la fois douillet et étouffant. Elle se resaisit bien vite en arrivant sur le parking de l'hôtel, et tourna vers son chauffeur un sourire plein d'entrain, une pointe d'ironie dans la voix.

« Un vrai gentleman ! Tout pour ne pas donner l'air d'en avoir envie tout en semant tranquillement tous les éléments du piège. Du grand art ! »
Elle lui tira un petit bout de langue entre ses dents, le nez légèrement froncé, puis reprit une expression moins espiègle :
« Tu m'envoies un message quand tu es de retour sur le parking ? Comme ça je descends sans trop te faire attendre ? »
Le ton de sa voix la surprit elle-même. Comme quelque chose qui n'avait rien à faire là, une hésitation sur ce qu'il devait se passer à cet instant précis, cette seconde où elle posait sa main sur la poignée pour déverrouiller la portière passager, un geste anodin qui en vrai ne le serait pas mais qu'on appellerait ainsi pour se persuader que ce n'est pas grand chose alors qu'il ferait tout basculer de façon presque irrémédiable dans un sens ou dans l'autre ; l'acceptation qui serait une avancée trop rapide et inéluctable vers un horizon bancal qui pouvait être merveilleux comme le début d'une dégrindolade désagréable et pleine de déceptions ou le refus qui plongerait toute relation future dans un malaise épais et qui pourrait donner lieu à toute une série d'imbroglios qu'elle refusait à l'avance de vivre. En cet instant, cet infime et imperceptible hésitation, elle s'était demandé si l'embrasser était envisageable. Même sur la joue, même juste comme une bise d'au revoir. Ils n'étaient plus des adolescents qui n'écoutaient que l'impulsion du moment présent, et elle ne savait pas ce qu'il pensait ou penserait d'un geste aussi puéril. Elle se contenta de lui sourire.
« A tout à l'heure, du coup. »

Elle ouvrir la portière, la referma, alla chercher sa valise dans le coffre et lui fit juste un signe de la main avant d'entrer dans l'hôtel, se contentant du strict minimum, maîtrisant chacun de ses gestes avec l'expertise de la danseuse pour cacher ses émotions contradictoires, mettant cette soudaine bouffée d'énergie aventureuse sur le compte de la réalle satisfaction de le voir enfin, depuis le temps qu'ils en parlaient. Elle récupéra sa clé avec l'intime conviction, la certitude, que cette journée allait être vraiment bien, et elle commençait déjà à s'habituer à cette légère fébrilité papillonante au creux de sa poitrine.
Brume Muirhead
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