Le salon de relaxation est sans aucun doute l'un des endroits les plus bénis par Serenity. La maison chez son père était loin d'être aussi équipée. Et c'est avec joie qu'elle avait testé chacun des services proposés dans ce lieu.
Serenity finissait de s'habiller, après être sortie de la douche de détente et s'être séché. Un pantalon simple de couleur grise souris, un débardeur totalement noir et un petit gilet noir également. C'est avec les cheveux mouillés qu'elle sortie du complexe sportif afin de se diriger vers un endroit qu'elle bénit également. Et ce n'est pas le restaurant, enfin si... Mais pas que...
L'heure n'était plus au service des repas et Serenity était curieuse de voir ce qu'elle pourrait trouver, ou bien faire elle-même. Elle ne savait pas quoi manger, mais son estomac gargouillant signifiait clairement qu'elle allait devoir manger. Sous peine de se retrouver à s'auto-digérer.
Son odorat fut le premier à comprendre que quelque chose de bon se tramait dans la salle qu'elle visait. Réveillant davantage les cris de son estomac alors qu'elle se mit à trottiner en direction de la cuisine. Cependant, elle y entra en toute discrétion. Enfin... Elle essaya. Passant d'abord la tête pour vérifier qui était présent, un parfait inconnu en l'occurrence et s'y insérer en faisant le moins de bruit possible. Chose plutôt ratée alors que son estomac ne souhaitait pas spécialement jouer la carte de la discrétion. Ce n'est pas très grave, puisque Serenity non plus ne sait pas être discrète très longtemps.
S'approchant des plats cuisinés et/ou en cours de cuisson, se guidant davantage par son nez que par ses yeux.

"Bonjour, ça a l'air bon ce que tu cuisines, je peux le man... C'est quoi ?"

Chaque chose en son temps. D'abord, savoir ce que c'est, même si le regard gourmand de Serenity laissait présager un carnage alimentaire. Un sourire joueur affiché sur le visage. Il ne manquait plus que la bave aux lèvres pour signifier que pour le moment, elle visait davantage la nourriture que la personne.

Si y avait bien une chose qui pouvait me détendre, c'était la cuisine. J'adorais passer des heures seule derrière les fourneaux à tester de nouveaux plats. Et j'avais promis à ma meilleure amie, la seule pour qui je cuisinais, de lui préparer un bon repas pour son anniversaire, partant pour sur une recette typiquement japonaise, son pays d'origine. C'était donc tout naturellement qu'en milieu de soirée je filais dans les cuisines maintenant vides, un sac de courses dans les mains.

Je préparais la viande ainsi que les légumes, que je faisais sauter dans une poêle, n'hésitant pas à gouter pour assaisonner à mon goût. La cuisine était pour moi la façon de m'exprimer, créer, et oublier ce qui m'entourais. Et je n'appréciais pas que quelqu'un, hormis les rares « élus », me voyant dans un état aussi détendu. Alors quand j'entendis une voix féminine sortir de nulle part, mon coeur fit un bond et mon visage se renfrogna instantanément. Je me tournai instinctivement vers l'inconnue, qui semblait fortement intéressée par le plat, ne me gênant pas pour lui montrer physiquement mon agacement. Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu dans les couloirs de l'école.

Malgré mon mécontentement, je me voyais mal ne pas lui répondre.

- C'est un curry. Est-ce que c'est possible que tu repasses plus tard ? J'ai du mal à me concentrer quand y a quelqu'un vers moi.

J'essayais de rester polie, espérant malgré tout que le message passe et qu'elle me laisse tranquille.