Branko H. Edly.
• Comment es-tu arrivé à Fosterhampton : A pied, quelle question.
• Tes proches, que pensent-ils de ta présence ici : Ses proches ont toujours voulu qu'il suive la voie de la boxe. La voie de la violence en quelque sorte. C'était le seul truc dans lequel il était bon alors il se doute bien qu'ils se boivent une bouteille de rouge tous les soirs.
• Où as-tu grandis et avec qui : Il a grandit entre Mold et Kopel. Bercé par la douceur des moutons et par la tourmente de la brise maritime.
• Tes parents, tu peux nous dire quoi à leur sujet : Son père est un britannique tout ce qu'il y a de plus classique. Originaire de Liverpool il est un fan inconditionnel des Beatles. Sa génitrice est slovène et a fuit ce qui était autrefois un grand pays lors de son adolescence. Elle tomba sous le charme de son père après qu'il lui ait chanté à capella "Yesterday".
• Tu as des frères/sœurs, tu peux nous en parler : Il a une petite soeur, Pavla. Elle est son rayon de soleil même quand elle s'énerve et c'est une âme de compétitrice au plus haut degré. En soi, elle est ce que l'on nomme dans le jargon une pimbêche.
• Tu as une passion : Avant il vivait boxe, il mangeait boxe et il chiait même boxe. Depuis ses 15 ans, il a peu à peu perdu le goût du ring et s'attache de plus en plus à sa caméra et à ses petites escapades où il s'invente une vie rêvée de vlogger insupportable.
• Aimerais-tu quitter cette ville : Il ne sait pas. Il trouve qu'il a de la chance quand même d'être dans l'élite, mais il voudrait en voir d'autre, des gens comme lui, des gens différents. Il voudrait filmer le monde, il voudrait être fier de dire "Je suis vlogger".
• Comment vois-tu ta vie dans dix ans : Il aimerait se l'imaginer extravagante et bien entourée. Les pieds dans le sable, la tête dans l'eau et l'âme vagabonde, mais tout le monde sait qu'il vendra des glaces en forme de pénis au centre commercial.
• Comment vois-tu ta VRAIE vie d'ici peu (bonus lel) : Il s'imagine déjà en haut de l'affiche, il a déjà préparé ses phrases d'accroches alors qu'il sera sûrement avec un chronomètre à la main pour siffler le premier connard qui fera une faute pendant le match d'entraînement. Mais ça il préfère ne pas le dire et d'abord réfléchir au présent.
#LovelyWeekEnd. C'est ce que t'avais tweeté sous le pseudo bien naze de @Brankard un vendredi soir. Ça te paraissait fou, parce que pour une fois t'avais accompli un truc. Vingt ans et ce sourire toujours niais et incontrôlable collé à ta gueule d'enfant émerveillé. Voilà qu'au bout de vingt ans tu invitais une nana chez toi. De la chance, une coïncidence tu n'en savais rien et tu ne t'en rendais surtout pas compte, car après tout qui ne voulait pas de Branko ? L'image d'un sportif hors norme, dévalant les rues vêtu de ses biceps comme simple haut et de ses mollets tailles XXL comme seul bas. T'étais heureux de vivre, trop heureux. Et surtout t'évitais de dire que tu t'appelais Hubert pour l'être encore plus.
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Si la voiture me percute, c'est elle qui aura mal. Ce genre de phrase un peu débile et incompréhensible que tu disais, tous les jours, à chaque fois la même rengaine pour impressionné les gens. Complètement inutile. Tu lui avais d'ailleurs faite à elle aussi. Les gens la connaissaient sous le nom de Maeva, toi sous le pseudonyme de @Macutie. Blonde, élancée, des yeux pétillants et azurs mais surtout, et le plus important aux yeux de la majorité des hommes : un QI au dessus de 10.
Evidemment, difficile de dire non.
La soirée s'était déroulée, tranquillement jusqu'au moment fatidique, jusqu'à cette heure où elle te demanda où elle dormirait. Panique dans tes yeux, tremblements : dans le canapé. Contrer sa question par une proposition et un sourire charmeur, ça tu savais faire, naturellement même.
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On peut regarder un film avant ?Maeva t'avais souris en guise de
"okay" pas très convaincant, puis s'était eclipsée dans la salle de bain style années quatre-vingt. Juste le temps pour ta petite personne de souffler, de sortir ton ordinateur rose fushia hérité de ta petite soeur et de mettre Netflix. Pour une fois que tes huits euros servaient dans le mois. Puis la porte s'était rouverte dans un bruit accablant et elle t'avais dégagé du lit dans un
"laisse, je vais choisir".
Puis t'étais allé te mettre en pyjama.
Dans la salle de bain années quatre-vingt.
Et quand t'en étais sorti, tu faillis t'évanouir. A croire que cette putain de porte menait à un espace temps autre que le tien. Elle était là, les pieds posés contre la rambarde noire du lit, une chemise de nuit trop explicite à tout goût et les doigts dans la bouche te regardant langoureusement. Tu ne comprenais pas. Trop con. Beaucoup trop con. Encore un sourire qui accompagnait ta marche vers le lit. Tu t'étais couché à côté d'elle, sans trop la toucher non plus.
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J'ai mis 50 nuances de Grey, dit-elle d'une voie sensuelle.
Tu l'avais déjà vu, une dizaine de fois juste pour les musiques. Juste pour comprendre comment un fim aussi pourri pouvait avoir attiré tant de gens. Mais soit, tu t'installas confortablement, ton haut de pyjama Winnie l'Ourson bien ajusté sur tes pectoraux et le bas assorti remontant sur tes poils disgracieux.
A vrai dire, ce n'était en rien passionnant. Il la fouettait et la Maeva s'excitait. En même pas une heure elle s'était retrouvée à califourchon sur toi. Sa jambe frottait la tienne et ses mains passaient dans tes cheveux.
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Je vois plus l'écran là, murmuras-tu en la dégageant pitoyablement pendant qu'elle braillait.
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T'aimes bien Christian Grey ? Tu pourrais être comme lui ?T'hésitas. Il était plutôt pas mal mais pas autant que toi, il lui manquait cet air enjoué face à tous les moments de la vie, mais il avait le pognon. Une belle baraque, une gentille maman et surtout un hélicoptère.
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Ouais, je pourrais être comme lui. Riche homme d'affaire un peu mystérieux t'sais. Par contre, sur le plan sexuel il me fait un peu peur avec ses martinets.Puis sans comprendre pour toi, elle avait viré sa jambe et s'était tournée dans le lit.
Pour dormir.
#MissYou.Encore une autre connerie que t'avais tweeté deux jours après qu'elle soit partie. Ce soir-là, t'avais finis sur le canapé dans un salon sans rideau et tu t'étais maté l'intégrale de GoT Saison 1. C'était amusant, pour toi. Le matin, elle s'était plaint de pas avoir eu de pains au chocolat mais tu le vivais plutôt bien, vu que tu n'aimais pas ça. L'idylle de folie. Une belle femme avec un belle homme rien ne sonnait mieux qu'un mariage proche entre vous deux.
Je t'aime.Il y a trois secondes. @Macutie était enfin revenue sur la toile et s'était empressée de le mettre. Fou de joie, papillons dans le ventre et faciès déjà empourpré de cet amour si attendu, tu ne pus que lui répondre par un espèce de coeur fait d'un
< et d'un
3. Puis un autre gars avait commenté
"Moi aussi poupée."Sans comprendre pourquoi, elle t'avait renvoyé un
^^.
Parce que sûrement, @Avocak était beaucoup plus cool qu'un gars au sourire angélique et aux abdos d'aciers.