Huan se faisais chier.
Genre, super, méga, ultra chier.
Il avait interdiction de bouger de son lit, des bleus partout qui lui donner l'impression d'être frapper répétitivement peu importe la position dans laquelle il se trouvait. Il avait la dalle, mais au lieu de lui enlever ses stupides tubes dans sa gorge pour qu'il puisse manger, on lui foutait une intraveineuse. Super dîner !
Genre, c'est bon, quand il a été admit, on lui avait dit une nuit ! Maintenant c'était le lendemain du lendemain du lendemain et "Non mais c'est par prudence." Bah allez-vous faire avec votre prudence !
En plus, l'aide-soignant ne lui avait pas rendu son téléphone et il n'aimait pas regarder la télé.
Et ses chats ? Ses hérissons ? Qui allait les nourrir ? Il aurait bien pensé à Wanda mais, il ne pouvait pas la contacter et ça se trouve, elle avait été blessée aussi. Et Chin, bah, au dernières nouvelles, lui aussi était à l'hosto.

Donc ouais, il avait "la chance" d'être dans une chambre individuelle aux vues de ses blessures, mais Dieu qu'il voulait sortir.
Il passait les trois tiers de la journée à dormir, se faire piquer par des sédatifs, se réveiller plus drogué que des dealers thaïlandais (mdr) incapable de bouger correctement, une gueule de cauchemars et il voulait une clope.
Qu'il ne pouvait bien sûr pas avoir.
Parce que s'il avait été asphyxié au point de faire un arrêt respiratoire et d'être entubé, c'était bien à cause des cigarettes qui avaient déjà bien bouffées ses poumons.
Il devait arrêter.

En attendant, il s'ennuyait et il voulait voir des gens.
Prendre l'air aussi.
Huan déteste le silence.
Laissez le sortir ! LAISSEZ LE  S O R T I R  !

Le sang porte malheur. On saigne dans les hôpitaux. Par extension, Chin n’aimait pas du tout qu’il soit là. Ironique pour un médecin vous me direz. Enfin ‘médecin’. Il préférait psychologue. Ou pro-psycho. Ou rien, tout court. Mais peut-être que le plus ironique, dans cette situation, c’est le fait qu’il soit assis devant cette personne qui exerce la même profession que lui et qui lui répète des choses que lui, sait plus que quiconque. Alors il fixe. Il hoche la tête. Et il repart.
Voyons le côté positif des choses. Il n’avait rien de grave. Quelques légers problèmes respiratoires, rien de permanant. Aucune brûlure. Aucune blessure. Juste des cordes vocales déchirés. Incapacité de parler. Et le fait de trembler constamment comme un ... well. Comme un gens traumatisé.
On avait insisté pour le garder sous check-up mais, il avait réussi à négocier. Presque. Donc maintenant, il avait juste à venir tous les jours, vérifier que rien ne s’aggravait. Il avait besoin de rééducation vocale de toute façon. Alors chaque jour, il arpentait ces mêmes couloirs. Chaque jour, il hésitait à passer outre ce qui se passait. Chaque jour, il hésitait d’aller voir l’état où ses élèves, ses collègues. Puis il n’hésitait plus et il retroussait chemin, en se maudissant lui-même.
Faible.

» J’arrive pas à y croire ! C’est la 10 ème fois qu’il nous fait une crise pour sortir et avoir son téléphone ! C’est sensé être un professeur, seigneur ...
Huan. Il n’y avait que lui pour agir comme un gamin de la sorte.
Chin se mordilla la lèvre. Chin fixa la porte d’où la dame venait de sortir. Chin respira. Il entra.
Violet. Assis. Blessé. Vivant.
Il était vivant.
Et il arrivait à refaire des crises même après tout ça. Alors que lui. Que Chin agissait comme un IDIOT. Il se mit inconsciemment à pleurer, ne le réalisant même pas. Il serra ses deux mains ensemble, pour retenir ses tremblements. Et il resta planté là. En attendant que celui qui a failli mourir sous ses yeux, fasse le premier pas.
Idiot.

En plus, il était sûr qu'il n'avait pas le droit d'être ici.

Grrrrrrrr. Stupide feu, stupide soignants, stupide hôpital moche ! Comment ça, il exagérait ? Il avait le droit ! Il était malade !
Pendant que Huan était occupé à geindre dans son lit, il n'entendit pas la porte se rouvrir, ce n'est que quand les pleurs du psychologue commencèrent à couler qu'il tourna la tête.
Chin.
CHIN !
Il oublia immédiatement sa colère de gamin au profit d'une joie énorme. ENFIN quelqu'un ! Oh il n'avait jamais été aussi heureux de voir un être humain. Ou presque. Il voulait crier de joie, il essaya même, mais ne sortit qu'un son étouffé qui lui gratta la gorge. Right, il ne pouvait pas parler.
Du coup, à la place, il se leva brusquement de son lit, sautant presque vers son ami, dérangeant tous les appareils qui lui était relié, faisant tombé l'intraveineuse et en aillant rien à battre, il força toute cette merde a bouger avec lui et se cassa la gueule sur Chin en voulant lui faire un câlin. Étrange, il pensait qu'il était plus près.

Bref, gros moment de classe et un peu de douleur -merci le plafond- , dans l'habit très classy de l'hopîtal.
Le prof lui donna quand même son plus grand sourire, espérant que les médecins n'avait pas entendu tout ce bordel.
Hey, il avait besoin de contact humain autre que pour prendre sa tension ! Et le brun pleurait ! Il n'aurait pas pu rester là à rien faire right ? Right.
Il a toujours de bonnes idées de toute façon.

Il se mettait maintenant à pleurer pour n’importe quoi, super. Il s’essuya une larme. Puis une deuxième. Et le temps qu’il cligne des yeux, il s’était retrouvé avec Huan, par terre, devant lui. Il ne savait pas s’il devait être inquiet ou rire. Alors, il fit les deux. Il s’avança, se baissa et répondit à la tentative de câlin du plus jeune.
Il était encore vivant. Chin n’aura donc pas à essayer de le contacter à travers un rituel et surtout ... enfin. Voir Huan, même avec les appareils autour, son interdiction de sortir et de faire quoique ce soit, être toujours lui-même et bien. Ca rassurait le sud-coréen. Il posa sa main sur les cheveux du violet et les caressa doucement. Il ne pleurait plus c’était déjà ça.
Mais maintenant, il ne savait plus comment s’excuser. Alors il se contenta de fixer Huan dans les yeux et d’attendre. Comme si ce dernier allait comprendre par un quelconque miracle ce qu’il allait dire. Et réalisant vite que c’est impossible, il usa du langage des signes. Enfin ; Il improvisa un langage des signes. Ce qui voulait dire, s’excuser à l’asiatique en faisant les grands yeux.
Huan lui avait beaucoup trop manqué.

Huan était aux anges, il n'était plus tout seul dans sa chambre, son best dude était là et COMBLE du bonheur, le brun avait eu l'idée fantastique de lui caresser la tête. Honnêtement, s'il en avait les capacité, il ronronnerait. Quoi ? N'allez pas me dire que vous kiffer pas les câlins dans les cheveux, y'a rien de mieux plz.

Alors bon, il se laissa faire, même si un de fils sur son bras le tiré un peu, forcément, on a pas idée de bouger comme ça alors qu'on est appareillé. Puis Chin essaya de...lui communiquer quelque chose ? Le violet ne pigeât que dalle, ce qui devait sûrement ce voir vu la tête qu'il faisait. Comment communiquer quand t'as pour habitude de parler H24 ?

Il se redressa un peu, posa ses mains sur les épaules de son collègue, tenta un sourire, ça va ? C'était rassurant ça ? Puis il gesticula la main un peu, voulant imiter un téléphone, si le gars avait son portable, ils pourraient peut être parler via les notes. Mais bon, Huan n'allait pas s'engager dans une fouille au corps hein, même lui a ses limites. Jk, c'est la drogue qui le rend plus calme.

Huan qui agissait beaucoup trop adorablement que d’habitude. C’était presque assez pour lui faire oublier que cette chose était un danger sur quatre roues, une fois en voiture. Mais bon, c’était des détails et aujourd’hui, il n’avait pas le courage de le gronder. Chin voulait juste le sentir près de lui ; Il voulait juste que Huan rentre avec lui à la maison.
Se retrouvant redressé, les bras du plus jeune sur ses épaules, le sud-coréen remarqua enfin le fil accroché à la main de son collègue. Oui. Oui. QUOI. Pourquoi ce type était par terre, puis debout et pas dans son lit à se reposer ! (Non ce n’était absolument pas de sa faute, sshh.) Il ne lui laissa pas de par- communiquer avant de le pousser doucement pour le faire s’asseoir sur le lit. (Même si ça ressemble au début d’un rt-18, it’s not, don’t worry.) Et posa à son tour, ses mains sur ses épaules pour lui indiquer de rester sage.
Gentil garçon.
Gentil garçon qui avait des idées de génie. Chin chercha sur le champ son téléphone et soupira de soulagement de le trouver sur lui. (C’est rarement le cas qu’il ait de la chance -ce qui en fait, n’était pas un bon présage.) Il l’alluma, chercha les notes et écrit maladroitement, se corrigeant au moins 10 fois avec le clavier tactile. Il retourna finalement l’écran vers Huan pour dévoiler un ... pavé.

« C’était affreusement triste à la maison. Et je me sentais mal. Et les chats ont pas arrêté de pleurer. Et ça me faisait me sentir encore plus mal. J’ai du nettoyer la litière. Je peux même pas leur crier dessus. L’hôpital voulait pas que je vienne te voir. J’ai même pas le droit d’être ici. L’école est en panique. Y a des élèves qui m’appellent tous les jours. Essaie de leur expliquer que leur propre-psychologue est en choc émotionnel. Je suis désolé, Huan. Je suis tellement désolé pour absolument tout. Pour même pas avoir essayé de venir te voir plus tôt. »

Ouais un pavé. Et maintenant, il voulait s’enfuir.

Bon apparemment, rester a terre ne faisait pas l'unanimité, ce que Huan peut comprendre, le sol, ça fait mal au cul un peu (sans mauvais jeu de mot).
Non vraiment, le lit c'est mieux. Intérieurement le plus jeune remercia Chin de le guider, même si c'était inconscient, il était certain qu'il serait retombé. Marcher, c'est pas encore trop ça, il a du mal a évaluer les distances. Apparemment, ça partira avec le temps, Huan n'ose qu'espérer.
Une fois installer confortablement, jambe sous les draps et dos sur l'oreiller, il redressa la tête pour voir son ami lui tendre..beaucoup trop de mots. Gosh, il en avait des choses a dire, ça le fit rire un peu, même si le ton n'était pas vraiment a la  rigolade.

A son tour, il s'empara du portable, tapotant le coté de son lit pour indiquer a Chin de s'y asseoir.
—GT super fliP pr mes chats TT merci 2 t'en être OQP alors que t'♥ pas trop – je t'en veux pas c pas ta faute btw, ça me fait plaiz que T là now + moi aussi j'aurais voulu te rendre visite mais on M'EMPECHE 2 bouger orz Tu va bi1 ? 1 peu ? Mieux ? T'ES PAS TROP BLESSÉ ? TU VEUX DES CALINS ? I can give u LOTS (づ￣ ³￣)づ —
Il brandit presque l'écran sous les yeux de Chin, en lui agrippant le bras avec sa main libre, this dude isn't going anywhere pfeuh.

Oh dear. Ca se voyait que Chin prenait beaucoup de temps pour lire ; Un temps nécessaire pour pouvoir déchiffrer le message, in fact. Il n’était toujours pas habitué à l’écriture sms de Huan, même s’il faisait des efforts ... c’était beaucoup plus dur que des chants vaudous à ce rythme.  De toute façon, il était évident que le violet allait bien ! Il lui écrivait même des coeurs. Et c’est gamin mais beaucoup trop mignon.
« Je te prendrais des photos d’eux avant de venir. Je te préviens, je touche pas ces choses. Si je finis décédé avant ton retour, ça sera de ta faute. Et oui, obviously, Huan, je veux des câlins. Je vais pas bien. I just told you. »
Il lui passa le téléphone, sans attendre de réponse pour venir se blottir à ses côtés. Bro. No homo.
Well yes. Kinda.
Chin ferma les yeux un instant, et ne réalisa même pas le bruit derrière la porte.
C’était pas le moment pour être retrouvé.

Tiens, Chin est lent comme lecteur... Étrange, il avait toujours que que c'était le genre à lire en vitesse grand V et tout comprendre. Un truc de chaman quoi. Selon Huan du moins.

La réponse le fit beaucoup rire par contre, tellement qu'il s'étouffa presque sur son tube. Il aurait pu être offusqué que le brun appelle ses chats des choses, mais bon, il lui pardonne parce qu'il fait des efforts !
Il le laissa s'incruster à ses côtés, prenant soin d'éviter de s'allonger sur les fils et commença à taper une réponse. Mais uh oh, SURPRISE, il entendit du bruit, et bon, il était resté là assez de temps pour reconnaître le pas de la sale meuf acariâtre qui lui avait confisqué son téléphone !
Mais ah oui, merde, Chin ! Elle allait le lui confisquer aussi ! Enfin, façon de parler, il n'avait pas le droit d'être ici !
Sans perdre de temps, il attrapa le gars par le col, et le poussa sous les draps, le recouvrant bien comme il faut. S'asseyant de manière vraiment chelou pour que ça paraisse naturel. Ptn, l'embarras du siècle quoi.

L'infirmière semble...dubitative en entrant. Huan tapote son oreiller et désigne le lit, comme pour dire qu'il en a juste mis en plus. Elle ne cherche pas plus loin, pour une fois qu'il fait pas une crise. Elle lui change son intraveineuse et note des trucs, il se laisse faire même quand elle l'engueule parce que c'est un peu le bordel ses affaires. Il hausse les épaules, fuck this shit hein.
Il attend juste patiemment qu'elle parte, parce que question confort, on repassera, avoir un Chin bloqué entre ses jambes n'a jamais été au programme ! Et oh mon dieu que c'est tendancieux, c'est pas fait exprès, je jure.

Eh. Eh ... Quoi ? Chin aurait pu crier. Mais hey, guess what ! He can’t ! Du coup, ça se résumait à un chat qui s’étouffe. Un chat qu’on attrape par le col et qu’on fout sous les draps. Mon dieu, que c’était tendancieux. Et ... affreusement, embarrassant. Le sud-coréen comprit assez vite qu’ils avaient un ‘visiteur’ et priait fortement qu’on ne le trouve pas dans cette position. Chose qu’il regretterait toute sa vie. Il y avait aussi le fait qu’il préférait rester encore en contact avec Huan . Et prendre ses valises pour disparaître de l’Angleterre ne faisait pas partie de ses plans actuels.
Bref, il priait. Et pour une fois, ça semblait marcher. Ou alors, c’était le jeu d’acteur parfait du professeur. Malheureusement, Chin-Hae ne pouvait pas l’admirer. Non, la seule chose qu’il pouvait effectivement admirer ... c’est le revers de ses paupières qu’il n’osait pas ouvrir, de peur de se retrouver nez à nez devant l’atout masculin du violet. Ce qui n’était pas mature, ok. Mais difficile de l’être dans cette situation.

Il étouffait. Il respirait mal. La personne était sortie. Maintenant, il ne restait plus que le sortir lui ! Mais il ne voulait pas sortir. Non, no, nein, il ne pouvait pas. Il sentait Huan qui enlevait les draps et il remonta légèrement pour se cacher le visage contre le torse de son bourreau. Je te hais, je te déteste, va te faire maudire. Chose qu’il allait faire lui-même volontiers. Des quelques mèches de cheveux qui cachaient ses oreilles et sa nuque, on pouvait toutefois distinguer les rougeurs inhabituelles. Inspire, expire, oublie de respirer et accroche-toi à la pauvre robe d’hôpital de Huan qui révélait sûrement ses fesses de derrière. Comment ça, ce n’est pas le cas ?
Quand il arriva enfin à se calmer, ce qui était relatif, très relatif, Chin se contenta de faire un pivot sur lui-même en se laissant glisser le long du lit, se retrouvant par terre, dos contre le bord, fixant la porte comme un idiot.

Waouh ! Il est un super méga trop cool acteur ! Les cours de théâtre de sa tendre jeunesse lui avait donc encore une fois servit pour la bonne cause ! Joie ! -Et peut être l'infirmière voulait sortir avant qu'il lui balance un coussin à la gueule comme la dernière fois- hihi ♥
Bref, maintenant que Chin est libérer et le prend en otage tel une couverture, Huan lui tapote le dos en riant intérieurement, le pauvre, c'est vrai que c'était pas banal comme situation, mais bon. Gotta do what u gotta do.
Puis il fond. Enfin, le psycho-pro fond, à terre, shplof. Le pauv' gars est trauma.
Oops ?
Le prof reprend le tel, effaçant le début du message précédent et tapant autre chose. Il tapota l'épaule de l'espèce de loque et lui mit l'écran sous les yeux.

— Mdrrr, dsl no homo bro * wink *—
— Nn srx, dsl j'voulais ps k'tu sois viré si tôt —
Il a pas l'air désolé du tout.
Au contraire, ça à l'air de beaucoup l'amuser. Bah quoi, c'était marrant nan ? Enfin, ouais, heureusement qu'il était pas a poil sous sa chemise, là, clairement, il aurait pas fait ça. Ils auraient été foutus, mais, même lui à des limites.

Great. Maintenant, il se sentait plus con qu’avant. Chin survola le message du regard et soupira. Pas comme s’il y avait une meilleure réaction. Yeah, no homo. Tranquille, c’était pour la bonne cause. Il n’avait toujours pas envie de retourner sur le lit, toutefois. Donc il resta pas terre et se contenta de communiquer par cette magnifique invention qu’est le téléphone.
« Ouais, laisse, oublie ça. J’ai pas envie de me rappeler que j’étais à quelques centimètre de tes fesses. Seigneur. »
De toute façon, voyons le bon côté des choses, il pouvait encore rester avec Huan ! Yay ! Dans le malaise, mais yay quand même ! C’était dit, oublions ça. Quelques instants pour se faire à l’idée que rien de tout ça ne s’était passé et que le ‘no homo’ l’avait quand même fait titiller.
«ps. I’m homo. Your point doesn’t count. »
Attends, pourquoi, il avait écrit ça ? Ah ouais. Pour la blague. Il retourna enfin s’asseoir à côté de Huan, pas sûr de ce qu’il devait dire ou faire.

Mister Ahn is getting over his mental breakdown part 2.
Mister Levinsky est quant à lui, outré. Il croise les bras et boude, dans toute la splendeur d'un adulte aux cheveux violet qui partent dans tous les sens comme si on avait planté un pétard dedans. 26 ans hein.
Ouais bon, ça dure que deux minutes. Quand Chin se rassied à ses côtés, il peut pas continuer de faire la gueule. Être rancunier, c'est pas son truc. Sauf avec deux exceptions dont on taira le nom. Mdr, enculés.


— bitch plz, mes fesses = superbes ok ? T'devrais etre JOIE d'avoir été aussi prêt :/  —
— +Ik mais c pa pcq j'suis un dude que t'va fall pr moi, g pas les muscles pr faire chavirer ton ♥ orz —

Huan is full of bullshit. Aussi, il est content que tout soit par écrit, il a étrangement l'impression que s'il l'avait dit à voix haute, il aurait eu un ton presque déçu. Ce qui en soit est inquiétant pour son mental, mais whatever. C'est la morphine.

...  Levinsky-ssi se sentait obligé de lui faire des remarques sur les fesses ? C’est pas le moment, mais surtout ;
« Là, n’est pas la question, Huan.  You’re a drag, of course, you have a magnificient b u t t. »
Il soupire. Ah bah voilà, super, maintenant il disait encore n’importe quoi! N’importe quoi, mais la vérité, donc rien de grave. Ou alors peut-être si justement. C’est parce que c’est la vérité que c’est grave ? Chin tient le téléphone entre ses mains, fixant beaucoup trop le deuxième message de son collègue. Yeah, sure. Être gay, c’est pas se jeter sur n’importe quel mec qui traîne. Not even his type de se jeter sur les gens. Ca fait combien de temps qu’il n’avait plus eu aucune relation sérieuse ? Whatever, he doesn’t have time anyway !
« Unfortunately, yes. Des fois, je me demande comment tu tiens sur des talons. »
Il rit sur le coup, se tournant vers huan, tenant le bras du violet dans ses mains. C’est à se demander s’il mange correctement. Et voilà qu’il commence à agir comme une maman, healp. Maintenant qu’il y pense, même s’il savait pour le côté Drag de Huan, il ne l’avait concrètement jamais vu porter des talons. Il faudrait qu’il squatte une de ses scènes, un jour.
« F A I B L E. »

Ah ! Il savait que ses fesses étaient perfect ! Yeah ok, il est fier. Il a le droit ! He's not a queen for nothing.

Mais la smug face est de courte durée en voyant la suite. Gosh. Chin sortait les dents. D'où il osait faire ça ! Il l'avait jamais vu sur scène en plus ! Ah ! Il aimerait bien le voir, Monseigneur Ahn faire la roue en fucking talons aiguille. Il ne l'avait jamais vu en tenue de toute façon. Won't happen anytime soon if he can avoid it.
Il est toujours très défensif là dessus, déjà qu'il avait JAMAIS prévu que certaines de ses affaires soit trouvées. Le jour le plus flippant de sa vie. Déjà que Wanda qui le voit essayer des talons ça l'avait traumatisé, mais alors là, son coloc svp. Il restait mal à l'aise.
Peut-être parce que c'était un gars. Et que les gars peuvent se montrer plus..violent.
Même s'il savait que Chin ne ferait jamais ça. Parce qu'il est gentil, lui.
Il tire son bras hors de la prise du brun.

— So m e a n ; On en reparle qd tu sauras fr le grd écart hun'. Ou j'te force ds un corset see if u can handle real PAIN —

C'est qui le faible now. Bitch. Hey, c'pas les petits corsets de décoration qu'il met. Who the hell do you think he is.

Il tire son bras hors de sa prise, maintenant ? Chin fit légèrement la moue avant de le reprendre. Inutile de fuir. S’il allait l’ennuyer, il allait le faire qu’importe les obstacles. Même s’il devait taper son message avec le nez ! Enfin ... peut-être pas. Ouais, il était trop occupé à être choqué.
« Je vais mourir si tu me mets ça ! Je sais même pas comment tu respires. Tu as vraiment besoin de beaucoup de courage pour faire ça. »
Sa main vient légèrement cacher ses lèvres, comme pour étouffer un rire qu’il ne voulait pas qu’on méprenne. Le sud-coréen respectait vraiment beaucoup Huan. Honnêtement, il ne savait pas grand chose des Drags ! Il n’avait pas eu la chance d’en voir en Asie, et en Angleterre, il n’avait jamais eu le temps même pour y accorder un certain intérêt.
Il savait toutefois que porter des corsets et des talons hauts, ça n’avait rien de simple. S’il devait poser une question, ça serait sans doute sur comment le violet avait commencé tout ça. Mais il n’était même pas sûr que c’était le moment pour avoir cette discussion ! S’ils venaient à partager ça, Chin préférait l’entendre. Entendre la voix de son coloc’ lui raconter tout ce qu’il a vécu et pourquoi c’était sa passion.
Bref. Il.
« I want you to come back home. »

Déterminé le Chin. Cette fois Huan ne retira pas son bras. Il est heureux que ça menace fait mouche en tout cas, et puis, c'est pas tout les jours qu'on dit qu'il est courageux.
Il est content, parce que c'est encore une preuve de respect envers son deuxième emploi et sa passion, et c'est important que son colocataire le comprenne.
Et puis Chin est vraiment trop mignon parfois. Aled. Il reprend le phone, regardant le message avec un sourire. Lui aussi, il veut rentrer.

—  demain soir, normalement. Ils m'enlèvent l'intubation le mat' et les intra quand cette poche sera finie >  dernier test respi, cardio + psy + rdv rééduc spacio qqchose. —  

Une grosse, grooosse journée. Mais qui sera enfin signe de sa délivrance. Il a hâte. Il s'allonge sur son lit maintenant, main qui tient la manche du psy et l'autre qui tape autre chose.

—  suis fatigué. T'reste avc moi jusqu'à ce que je m'endort ? Plzzzzzz —

Honnêtement, ça devrait arriver vite. Il n'a pas encore tous les calmants en dehors de son système et la venue de Chin en a pris beaucoup sur son énergie. C'était peut-être pour ça, visite interdite.

Bientôt. Très bientôt. Chin ne pouvait qu’être soulagé. Après, tout ce qui s’est passé, rester seul à la maison était un véritable calvaire. Il s’était beaucoup trop habitué à la présence de Huan de base ... Et maintenant, il en avait réellement besoin. Journée remplie. Il passera le chercher, demain. Il préférait ne rien dire. Parce que ... ouais. Il aimerait bien lui faire la surprise. C’est un peu con. Mais c’est important pour eux deux. Il fallait qu’ils oublient, qu’ils passent à autre chose, qu’il passe à autre chose.
« Arrête, t’agis comme un gam- »
Chin tapait lentement le message avant d’abandonner l’idée. Whatever. Peut-être qu’il était également trop fatigué pour se soucier. Il se décala et s’allongea à côté de Huan. Il passa instinctivement ses bras autour de sa taille et le serra contre lui. If you’re gonna go no homo, go all the way.  Le calme, la sensation d’être seuls au monde, d’être pardonné, de pardonner, et d’espérer que tout redevienne comme avant.
Ils avaient tous besoin de courage.
Ce monde les obligeait à en chercher.
Tout allait bien se passer, right, Huan ?