Le fritage entre anglais et français, s’il dure depuis trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps, c’pas pour une histoire de moule !
C’est génétique.
Un peu comme une allergie en fait.
Puis c’est là qu’tu découvres qu’il a un GOUFFRE entre monde saxon et monde latin.
Déjà ces mecs bouffent du salé au p’tit déj’. DU SALE !
NON MAIS ALLO QUOI.
Comment vous voulez que je survive en ce bas monde pendant sept putains d’années si j’dois vivre avec des gens qui bouffent du bacon ou d’la saucisse au petit dèj’ ? J’vais mourir.
J’veux mourir.
Mais c’est pas l’pire. Non !
Certes la bouffe c’est carrément sacrée, limite une religion, et j’désespère carrément quand j’vois qu’ils mangent pratiquement pas d’pain. Mais j’me dis que, peut-être, ça peut aller. J’peux survivre le matin en bouffant moins, voir pas du tout.
Puis ça m’fais des économies.
J’dis jamais non à des économies.
Mais y a piiiiiiiiiiire !
La langue. Parce que forcément les anglais parlent anglais.
Mais l’anglais c’est le mal.
C’est la langue du démon.
C’est un truc que Dieu aurait carrément dû jamais, JAMAIS, créer lorsqu’il a pété la Tour de Babel.
(Mais en vrai y a plein de trucs que Dieu aurait jamais dû créer.)
(Genre les blaireaux.)
Et ça fait même pas un mois que j’chuis arrivé ici, en ANGLETERRE (enfer et damnation) (j’ai carrément vendu ce qui me restait d’âme pour arriver ici), que j’suis déjà malade d’la langue.
RENDEZ-MOI MON FRANÇAIS QWWWWQ
Oui j’ai ma Nini pour parler un peu français.
Mais Nini elle est pas ultra bavarde non plus.
Puis au bout d’un moment on a carrément plus rien à s’dire.
Et elle vit pas au même étage que moi.
La loose.
Donc en bref j’en peux carrément plus de l’anglais.
C’est grave, et j’exagère même pas.
J’ai commencé par devoir parler et comprendre anglais régulièrement. Puis je me suis mis à penser en anglais. Mais maintenant j’ai carrément commencé à REVER en anglais.
HELP.
…Putain non. Reformulation.
ALED.
Puis d’un coup, miracle.
J’entends des voix.
Non non, pas ce genre de voix. Des vraies voix. De vrais gens.
Mon nom c’est Lancelot, pas Jeanne. Maman était plus branchée légende arthurienne que guerre de 100 ans.
Puis ultra important, j’entends des voix qui parlent en FRANÇAIS.
Du vrai français de France.
J’me tourne dans tous les sens pour les trouver. Puis là j’les vois. Deux meufs en train de discuter (?) en FRANÇAIS.
J’réfléchis pas, je fonce.
J’fous limite un g’noux à terre avant d’lancer mon cri du cœur.
« VOUS ! S’il vous plait ! Epousez-moi ! »