❝ BIOGRAPHIE : petit prince aux yeux clairs, ambre est né dans un véritable château. il est né sous les lueurs teintés des vitraux qui ornaient les murs et ses pleurs résonnaient dans l'immensité de la pièce. au dehors, on festoyait déjà sa naissance. le premier né des van der Elst. l’héritier de cette famille grandiloquente. on le promettait à de grande choses. et pendant que sa mère se reposait, que lui braillait, son père trinquait, encore et encore, célébrant la naissance de son enfant.

il était gâté ambre. on lui aurait donné la lune s’il l’avait demandé. on aurait trouvé le moyen de la lui offrir. bambin capricieux au visage d’ange, on ne lui refusait rien. on notait sa progression avec autant d’intérêt que s’il s’agissait d’un véritable prince, d’une figure publique célèbre. mais ambre n’était qu’ambre, petit prince de son petit monde rien qu’à lui.

ses nounous vous diront qu’il a perdu sa première dent à l’âge avancé de quatre ans et prononcé ses premiers mots dès ses neuf mois. tout est noté précieusement dans un carnet accompagné de photos - une des suivantes de sa mère avait une furieuse passion pour le scrapbooking. son premier jouet était un sublime cheval aux dorures authentiques. son premier biberon avait été créé par un souffleur de verre pour lui être exclusif. après tout, ambre était le seul, l’unique van der Elst de sa génération.

il était donc tout à fait normal de voir ambre devenir quelqu’un d’assuré, qui savait ce qu’il voulait et qui savait l’obtenir. et pour ça, il lui fallait souvent en faire des tonnes. fondre en larmes. hurler à plein poumons. crier sans raisons. s’exclamer de joie. courir partout. c’était normal pour lui. ses parents lui disaient que ce n’était là que l’expression de ses pensées et que c’était très bien comme ça.

alors ambre, c’est devenu une véritable dramaqueen. il en fait trop. tout le temps. pour un rien. il s’écroule par terre au moindre refus, demandant au monde que dis-je, à l’univers ce qu’il avait bien pu faire pour mériter une telle injustice. la moindre petite chose suffit à le faire pleurer. on ne peut s’empêcher de le plaindre alors. pauvre, pauvre petit ambre. il est si sensible, si précieux, il ne mérite pas tout cela. alors il en fait encore plus.

mais monsieur van der Elst, ça reste quelqu’un qui a été éduqué avec des valeurs. des principes. et un sens critique particulièrement bien exacerbé. alors il ne mâche pas ses mots. il est franc quand il faut l’être et sait être flatteur pour mettre les gens dans sa poche. excentrique mais pas bête pour autant. mais là encore, il ne pouvait s’empêcher d’y mettre des formes, d’exagérer, d’être aussi grandiloquent que son ascendance.

c’est peut-être pour ça qu’il avait été repéré, ambre. qu’on avait fini par venir le voir pour le ramener en angleterre, au palais. ses parents avaient dû le rassurer. pourrait-il supporter ce changement de vie ? il avait fait toute une tirade à ses parents pour exprimer son doute. au final, il ne faisait ue quitter un palais pour un autre, alors il avait cédé.