tu étais là, allongée par terre, la tête dans les étoiles et le coeur dans les nuages. tu ne pensais plus à rien, ne voyais plus rien, n'était plus rien. tu avais trop bu. encore. pour t'éclater. ah, ça c'était ce que tu te disais.
mensonge
doux mensonge te tenant loin de cette putride vérité. tu voulais oublier. oublier pour ne plus penser, pour arrêter cette roulette dans ta tête qui ne faisait que ruminer.
contre ta mère
cette mère qui t'avais mise au monde, qui t'avais élévée puis jetée dans la gueule des lions. cette mère qui ferait tout pour pouvoir t'échanger, obtenir un remboursement de la vie pour enfant défectueux.
mais
tu n'étais pas défectueuse. tu étais seulement
différente
un peu ou beaucoup. tu n'avais pas les même idées préconçues que les autres, ne voulait pas entrer dans ce cadre que la société et ta famille t'avais imposé. tu voulais être
étrange
déconcertante, choquante, inexplicable, excentrique, anormale. être quelqu'un qui n'existait pas déjà, être quelqu'un qu'on pouvait distinguer parmi cette foule de clones, de robots et d'automates.
et tu l'étais devenue
cette
rebelle, cette fille qu'on distinguait parmi toutes les autres, dont on se souvenait même après dix ans. mais ce sentiment d'impuissance et de dégoût te collait toujours à la peau, peu importe ce que tu faisais. ce foutu sentiment d'abandon, de rejet.
alors tu buvais. pour oublier et t'amuser comme s'il n'y aurait jamais de lendemain. tu abusais mais tu t'en foutais royalement. tant que les éclats de rire fusaient et que la boisson coulait, toi, tu planais.
peut-être un peu trop.
et c'est comme ça que tu t'étais retrouvée dans un espèce de parc, allongée sur le gazon mouillé en train de pleurnicher sur ton sort.
» mamaaan, désolé, t'es pas une grosse vache c'est moi la grosse vache ...
et tout ton mal être sortait comme un dégueulis de vomi qui était resté en toi beaucoup trop longtemps.
35O words
gomen c'est un peu court mais voilà, si quelque chose ne te va pas n'hésite pas !