❝ CARACTÈRE : Germaine a grandit dans une cage dorée. elle est née princesse, adorée par sa famille, adorée par son peuple. elle a passé son enfance dans un cocon d’ignorance protectrice, sans connaître ce que la laideur du monde signifiait. Germaine ne sait pas comment concevoir qu’il y a autant de misère et de malheurs. c’est terrible et elle voudrait faire quelque chose c’est pour ça que Germaine prend sa position très au sérieux, parce que plus tard elle aura les moyens de faire quelque chose. c’est pour ça qu’elle veut étudier dur et prouver qu’elle est capable. même si Germaine n’est que la troisième. ce n’est pas elle qui héritera du trône lorsque son père se retirera; mais sa soeur Camélia. Germaine dit que c’est bien, que de toutes manières Camélia est l’aînée, Camélia est la plus douée et que c’est ainsi et qu’elle fera une première reine de Belgique parfaite, déjà adorée et si talentueuse dans tout ce qu’elle entreprend.
en vérité, Germaine n’est pas bien avec ça. Germaine ne l’avouera jamais car c’est indigne de sa position et de sa personne, mais Germaine crève de jalousie en elle. elle adore sa soeur, mais elle la déteste en même temps pour être tout ce que Germaine voudrait. Germaine essaie toujours de faire de son mieux pour surpasser sa soeur, pour attirer l’attention de ses parents. parents si tendres et gentils et parfaits et si absents surtout. toujours occupés, jamais là pour s’occuper de leurs héritiers, confiés à des nourrices et laissés à la surveillance des employés du palais. Germaine les adore. elle a grandit en leur compagnie, entourée par des dizaine de personnes. parfois bien sûr c’était un peu agaçant d’être toujours surveillée. mais Germaine était contente d’avoir un peu d’attention, enfin. Germaine crève d’envie qu’on s’occupe un peu d’elle, juste un peu. qu’on s’occupe de Germaine pour Germaine et pas parce qu’elle est la princesse, la précieuse, la fille de Philippe de Belgique. Elle voudrait bien savoir un peu ce que ça fait, d’être “normal”. d’avoir des amis, d’aller en cours en marchant et de pouvoir manger au mcdo en tenant son burger avec les doigts.
c’est pour ça que, depuis qu’elle est à Blenheim, Germaine s’investit. elle a une chambre avec des colocataires, fais une activité en plus des cours, sympathise avec tout le monde. elle agit comme une grande soeur avec les plus jeunes, comme elle le faisait avec Philippe Jr son cadet adoré, aide à la vie étudiante comme elle peut, dénonce sévèrement les injustices qu’elle a toujours exécré. énervée, après tout, elle reste une princesse avec son autorité et ses manières. quoiqu’elle en dise, elle n’est pas habituée à ce qu’on lui dise ‘non’. elle intimide un peu sans le savoir, par son statut et son apparence, alors qu’elle veut juste être traité comme les autres. elle veut des amis, des ennemis, tout ce qui fait une vie. Germaine ne se rend pas compte qu’elle peut agacer à être si parfaite; belle, travailleuse, sportive. mais au fond, elle ne l’est pas tant que ça. avec son complexe d’infériorité face aux gens plus talentueux qu’elle comme sa soeur, son ignorance des choses les plus banales de la vie, son autorité inconsciente. et puis elle est romantique, terriblement. elle rêve après le grand amour et le prince charmant, elle fond devant des comédies dramatiques mal tournées, elle adore les roses et veut juste qu’on lui offre des fleurs. elle s’illusionne.
Germaine est certes une princesse, mais elle reste une jeune fille de dix-neuf ans qui veut être comme les autres.


(“ptn c’est beau ce que je dis là. mon p’tit bernard, t’as encore fait fort. j’devrais tout plaquer et devenir poète tiens”)