Depuis tout petit, Noaki n'a qu'une passion, le kendo. Tenant un bokken dans ses mains depuis l'âge de 6 ans, le jeune japonais ne connaît quasiment que ce monde-là. Il dévorait les ouvrages parlant de samouraïs les un après les autres. C'est cette passion qui l'a aidé à ne pas perdre pied lorsque ses parents sont décédés. Oui, il se souviendra toute sa vie de cette soirée; il neigeait, il neigeait beaucoup même et il jouait avec sa petite soeur dans sa chambre à l'étage. Leur grande soeur faisait le repas du soir tandis que leurs parents ne rentraient pas, mais bon ces derniers avaient beaucoup de travail, ils étaient habitués. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'ils apprirent l'horrible vérité; un accident de la route. Ce grand tapis blanc que Noaki à toujours tant affectionné fut la raison de la perte de ses deux parents. Il n'a pas pleuré, tout comme sa grande soeur. Les deux enfants étaient juste choqués, Noaki se contentait de regarder sa grande soeur consoler la petite sans bouger, sans rien dire. Il était simplement là et c'est tout. C'est sa grande soeur qui a réussi à obtenir la garde des deux enfants. Elle a dû abandonner ses études supérieures et trouver un travail pour subvenir à leurs besoins.

Après cet épisode Noaki est devenue vraiment plus protecteur envers sa petite soeur, il ne veut plus revoir celle-ci pleurer, avoir vu toutes ses larmes couler sur ses joues lui a brisé le coeur et puis c'est lui le grand frère, c'est lui qui doit la protéger, maintenant qu'elle n'a plus ses parents., Étant donné que leur grande soeur se démenait pour faire en sorte qu'ils ne manquent de rien Noaki à toujours fait de son mieux pour ne lui causer aucun soucis. Oui, il faisait ses devoirs, les repas du midi, aller chercher sa soeur à l'école, du haut de ses 12 ans ce petit garçon essayait d'assumer une vie d'adulte, il ne s'est jamais plaint il a toujours prit le parti de sa soeur et surtout il n'a jamais laissé personne les prendre en pitié. Oui leurs parents sont décédés, mais ils ont encore leur grande soeur, ils ont encore un toit, leur vie n'est pas facile, mais elle n'est pas misérable.

Il continuait le kendo, le kendo c'est toute sa vie, ce sport l'a sauvé de la déprime, ce sport l'aide à s'évader, à repousser ses limites toujours plus loin. Il devient de plus en plus fort, il enchaîne les compétitions départementales, puis régionales ne cessant jamais d'aller plus haut. Il vivait aux rythmes des compétitions qui commençaient à devenir de plus en plus difficiles, hé oui, plus on monte, plus les efforts doivent être conséquents, mais heureusement pour lui son entraîneur n'a jamais faibli, bien au contraire ! Les entrainements devenaient de plus en plus durs, si bien qu'il commençait à négliger ses études. Ses notes habituellement si bonnes devenaient plus faibles jusqu'à devenir limites, mais il le sait, il le sent il a les capacités d'aller bien plus loin, d'aller si loin.

C'est à la fin d'une compétition qu'un homme en costard cravate, d'apparence plutôt propre sur lui vient se présenter à Noaki. Du haut de ses 16 ans le jeune homme ne comprend pas trop ce qu'il se passe, il se contente de l'écouter, son entraîneur à sa droite semblait être dès plus heureux, chose qu'il ne comprenait pas vraiment. Ce n'est qu'une fois la discussion terminée qu'il comprend qu'il vient d'avoir son entrée dans une prestigieuse école. Il n'en croit pas ses oreilles il se contente de prendre l'enveloppe et de remercier comme il se doit l'homme en face de lui. Il hésite à en parler à sa soeur, oui aller dans cette école signifiait par la même occasion partir du Japon et la laisser seule avec leur petite soeur. C'est un choix difficile qu'il s'offre à lui. Il n'en parle pas tout de suite, il se contente de laisser la lettre sur son bureau, la regardant tous les jours durant une semaine entière, c'est finalement sa soeur qui tombe dessus. Poussé par la curiosité elle décide l'ouvrir et finit par l'encourager de partir, de réaliser son rêve et de revenir au moins une fois par an. Noaki lâche un léger rire et lui promet de revenir au moins une fois par an et c'est comme cela qu'il commence sa nouvelle vie, loin de sa famille, loin de son pays natal.