PERRAULT CHRISTOPHE & FUKUDA K. LOU-ANN
TU ME LAISSES ALLER
Et une énième fête. Mais bordel, ils ne font que ça ici ?! Non pas qu’elle irait se plaindre, elle serait bien mal placée pour ça. Quand il s’agissait de picoler et de profiter la musique, elle faisait toujours partie des premiers à arriver. Mais là, elle ne savait pas trop pourquoi, elle se sentait passablement énervée -une façon élégante de dire que ça lui tapait grave sur les nerfs. Le fait d’avoir été planté par son dernier “plan” y était peut-être vaguement pour quelque chose. Et puis,
il n’était pas là. Alors elle se sentait incroyablement seule au milieu d’une foule pourtant si dense. Et ça, se prendre la tête, c’est le genre de truc qui lui prends la tête. Oui, c’est un putain de cercle vicieux. Ce n’est pas pour autant qu’elle allait se laisser abattre ; verre à la main, elle bougeait doucement les épaules et les hanches sur le rythme de la musique mais loin de la scène.
Faut pas déconner non plus.
De loin, elle jeta un œil à une scène … Totalement ridicule. Voilà pas qu’un abruti se lance dans une battle de regards avec le Perrault. Pas celui auquel elle pensait; l’autre. Cela la faisait beaucoup rire intérieurement -quel idée de lui lancer un regard plein de défi. A croire qu’il le cherchait … Ce qui est probablement le cas.
Soupir. Les mecs sont quand même pas bien intelligents, il faut le reconnaître. Mais sur ce terrain, Chris pouvait faire preuve d’une telle imbécillité que ça en devenait presque brillant; presque. Ne lui faites pas dire ce qu’elle n’a pas dit. Et immédiatement, lorsqu’elle vit le regard du grand blond se poser sur elle, elle sentit les ennuis arriver. Elle ne pu retenir un
“Eh merde” en le voyant approcher, avec son sourire de pseudo tombeur du dimanche.
Sentant un bras se glisser sous le sien pour la ramener vers lui -Mais bordel de merde-, elle tourna la tête avec un air entre ennuyée et dégoûtée de ce contact non sollicité. Mais qu’est-ce qu’il lui veut encore ?
« Salut Lou-Ann. » Soupir, à nouveau.
“Salut monsieur Gros Melon” dit-elle avec sa voix habituellement cassante, la langue claquant légèrement contre ses dents. Oh, au fond elle ne lui en voulait pas spécialement à lui. Mais voilà elle était énervée et il fallait que ça tombe sur quelqu’un; déso’ mon gars.
« Tu danses ? J’ai besoin qu’on m’aide à conserver mon titre. » Gros blanc. Regard étonné, laissant totalement tomber le froncement de sourcils.
“Euh … Quoi ?” dit-elle d’une voix subitement plus calme. Bah oui, elle s’y attendait pas. Elle pensait partir sur une énième engueulade et taquineries, un sport international entre eux. Et pis son sourire. Elle sentit comme quelque chose au niveau de son ventre mais elle ne fit pas vraiment attention. Roulant les yeux, elle finit par murmurer un
“Mouai si tu veux”, ne relevant même pas sa phrase par rapport à son fameux titre. Empereur. Si ça, c’est pas ridicule.
“Allez, vas-y jte suis”, abdique-t-elle face à l’aplomb du blondinet, resserrant son étreinte contre lui
comme le ferait n'importe quelle partenaire de danse. Non ?