Être dans un monde où pour avancer il est obligatoire d’aller de l’avant, faire face à ceux qui te veulent du mal, encaissant les coups sans même reculer, en courant droit vers son objectif, sautant au dessus des obstacles et esquivant les pièges, n’est probablement pas aisé. Heureusement, ce n’était pas le mien, seulement celui de mon jeu-vidéo. Ce foutu jeu qui n’arrête pas de me prendre la tête à me résister en vain. J’étais un deux doigts de le finir. Trois jours de luttes intensives à rester éveillée pour en arriver là ! J’avais certes les yeux rouges, des cernes creusées et un teint pâle, mais je suis enfin arrivé à ce boss final.

Néanmoins, je suis aussi Kim une fille sérieuse, qui tient à garder des résultats scolaires au top. Pour cela, interdit de faire des impasses sur les révisions quotidiennes, il en va de même sur l’hygiène et l’apparence. Mais aujourd’hui, pas besoin de se maquiller, nous étions samedi et j’étais libre de rester dans ma chambre toute la journée sans avoir à me montrer de qui que ce soit ! J’étais fin prête pour retrouver une vie normale. Plus qu’à battre ce dernier monstre…

“ - MAIS SA RACE IL M’A ONE TURN ! CE PUTAIN DE MOB A LA CON !”

Pour ma défense, j’étais seule dans la chambre, donc je pouvais laisser le naturel ressurgir un peu. Et puis, vous ne trouvez pas ça frustrant que la moindre erreur ne vous coûte la vie ? Parce que moi si ! Je n’aurais certainement pas pesté aussi fort.
Crié ? Comment ça ? Non… J’ai seulement haussé un peu le timbre de ma voix pour râler contre la logique et la méchanique de ce jeu, rien de plus !

“ - Aaaaaaah… J’ai soif. Où ai-je foutu mon blue-bulle ?”

Sans m’en rendre compte j’avais déjà fini toutes mes boissons énergisantes que j’avais acheté à une supérette du coin. Il ne manquait plus que ça… J’avais trop soif pour ne pas arrêter d’y penser et être déconcentrée pendant mon combat final. Je n’avais donc d’autres choix que de sauvegarder ma partie et d’aller à la cafétéria pour aller prendre un café et au passage quelque chose à grignoter. Cependant, no, no, no. Pas question d’y aller comme ça. Je n’étais pas présentable et je n’avais pas envie qu’on me reconnaisse dans cet état. Je sortis donc de ma penderie mon arme fatale. Un sweat à capuche que je gardais pour son confort ou pour me dissimuler dans la masse.

A 18h30, un week-end, j’espérais en chemin qu’il n’y ait pas trop de monde sur place et que les personnes s’y trouvant ne prête pas attention à moi. De toute manière, même si j’étais présentable, mon jeu m’attendait et rien ne devait s’intercaler entre lui et moi ! Une fois sur place, j’étais rassuré que cela soit peu bondé. J’avais plus qu’à me dépêcher de récupérer ce dont j’avais besoin.