l'avantage quand on a les cheveux bleus et les yeux roses c'est qu'on est pas difficile à repérer, même dans le noir. tu étais assise sur un banc et chantonnais ta chanson préférée d'escape the fate. ta voix sonnait comme un doux écho dans la volière complètement vide à cette heure-ci. après tout, qui venait admirer les oiseaux en pleine nuit ? tes longs cheveux bleus encore humide de la douche que tu venais de prendre ondulaient légèrement alors que tes lentilles roses semblaient s'illuminer dans la noirceur. on entendait les oiseaux chantonner au loin presque au même rythme que toi, comme pour t'accompagner. c'était beau, presque féerique.
tu étais là à regarder dans le vide. vide qui te rappelait à quel point tu étais seule, à quel point tu te sentais creuse de l'intérieur par moments. et pour une fois, tu te surprenais à y penser sans essayer de t'échapper ou de fuir. parce que tu avais fuis toute ta vie; c'est ce que tu savais le mieux faire. mettre tout ce qui te dérangeait de côté pour oublier sur le moment. mais tout le monde le sait, un jour tout ça fini par nous rattraper. et lentement mais sûrement, tout ça te rattrapait.
t'avais toujours eu l'impression que ta mère courait devant toi en te narguant. et toi, toi t'étais derrière, tu courais de peine et de misère pour essayer de courir à sa hauteur mais rien n'y faisait. tu n'étais pas assez. c'était ça la petite tragédie de ta vie, june. tu avais essayé tellement longtemps, essayé de toutes tes forces, essayer à t'en écorcher la peau mais ce n'était jamais assez pour personne. alors tu avais décidé de t'en foutre. t'en foutre éperdument. tu t'étais dit que comme ça, il était impossible pour les autres de te blesser. pas vrai?
alors que tu réfléchissais à ta vie et ce qu'elle était devenue, un oiseau était venu te tourner autour. putain d'oiseaux. tu te demanda alors ce que tu étais venue foutre ici, toi qui détestais les oiseaux. c'est vrai, quoi; ce parc en était rempli et bien connu pour ses nombreux animaux aux ailes majestueuses.
dégage s'pèce de con!
tu avais laissé s'échapper quelques jurons dans le silence de la nuit et te levant et en agitant les bras de tous les côtés pour faire dégager l'oiseau des parages. et tu avais l'air débile, tellement débile.
you had me at hello
Invité
Nikita M. Kadnikov
Dim 11 Fév - 12:13
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Tu te promènes. Encore et toujours. Au beau milieu de la journée comme en pleine nuit, tu ne peux pas t’en empêcher ; tu fourres ton nez partout simplement par curiosité. Ca te change tellement de ce dont tu as l’habitude, ici. Bon, ok, quand tu sors la nuit, les surveillants sont partout, prêts à arrêter tous les étudiants qui partent en vadrouille, comme toi. Mais c’est rafraichissant de se dire qu’ils ne sont sans doute pas là pour te tuer. Ca a ce petit côté rassurant d’être dans une école normale.
Cela dit, depuis quelques temps, une idée te trotte dans la tête. Les animaux de la mini ferme sont-ils comestibles ? Et ceux de la volière ? Non parce que soyons honnêtes, c’est jamais rien d’autre qu’un grand poulailler pour gosses de riches non ? Voilà pourquoi, cette nuit, tu es de sortie. Tu as eu envie de vérifier s’il y avait des poules et des poulets. Si oui, tu pourrais bien en chaparder un ; après tout, un de plus, un de moins, on ne verrait aucune différence. T’es vraiment qu'un sale renard, Nikita.
Mais ton plan tombe à l’eau lorsque, en arrivant sur place, tu remarques un intrus. Ou plutôt une intruse ; et vu son physique tape-à-l’oeil, tu sais déjà de qui il s’agit. Tu retiens un ricanement, puis décides de t’approcher d’elle par derrière pour la surprendre. Si elle avait peur ce serait encore mieux. A pas feutrés, tu commences à t’approcher.
“dégage s'pèce de con!”
Tu te figes sur place. Merde, t’es pas aussi silencieux que tu ne le croyais. Déçu, tu pousses un soupir avant d’abandonner l’idée de te faire discret. Puis June se met debout et agite ses bras dans tous les sens. Et tu es confus. Elle tient à ce point à ce que tu partes ? A moins que des moustiques ne l’importunent ? Et plus tu t’approches, mieux tu comprends. Et tu éclates de rire. Au diable la délicatesse.
“On dirait une danse vaudou, qu’est-ce que-”
Et ton fou rire reprend de plus belle. C’est alors que l’oiseau importun choisit de changer de cible. Et tu deviens la victime d’un oiseau encore plus à la ramasse que toi. Sans doute diurne, la bestiole. Sans prendre le temps de réfléchir, assailli par la volaille, tu te jettes sur June avec l’intention de l’utiliser comme bouclier.
“Peut-être, qu’il cherche un nid et tes cheveux sont parfaits !”
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