Mais quelle foutue idée d'être sortie par un temps pareil.
Bon ok, ça fait dix jours qu'on est bloqué dans l'école, forcement que je commence à tourner en rond et avoir envie de sortir, mais fallait vraiment que je sorte pile le jour où la pluie se déchaîne ?

Bref, me voilà coincer dans un appartement où je me suis abriter le plus vite possible à l'annonce de l'alarme, alors que j'étais partie de quoi m'acheter à boire histoire de passer le temps dans ma chambre. Bon au moins je me retrouvais avec des visages plus ou moins connu de gens que j'avais croisé dans les couloirs de Blenheim. Du coup sans hésiter je m'approche d'eux pour les saluer, quitte à être coincé ici, autant être en bonne compagnie. Sans être vraiment paniquée par la situation, j'aimerais bien qu'on sorte tous rapidement et sain et sauf. Alors quand j'apprends qu'un camarade de l'école est introuvable, mon sang ne fait qu'un tour et, sans avoir une idée de quoi il ressemble, je me précipite vers la sortie du bâtiment pour vérifier qu'il n'est pas bloquer à l'extérieur par la tempête.

Parce que oui, vouloir sortir du bâtiment alors que la pluie se déchaîne était sûrement une bonne idée.

« Cher journal,

Aujourd’hui, c’était une catastrophe. L’eau à envahit les rues de Fosterhampton… J’ai été prisonnière et j’ai eu si peur…  »


Est-ce que j’ai peur ? Un peu si je dois être honnête. Après l’incendie du mois de septembre, je suis pas sûre que cette année soit très bonne pour l’école. Il pleuvait beaucoup ces derniers temps mais, quand même ! Normalement il y a des digues ou je sais pas moi. C’est quand même bizarre que tout soi inondé comme ça d’un seul coup.

Bon j’aurais peut-être dû être prudente. Parce que j’vais me faire appeler arthurine par mon parrain moi. Et mes parents vont paniquer. Bon pour le moment, y’a aucune raison que mes parents soient au courant. Alors, j’envoie un SMS à Roméo, parce que bon je m’inquiète quand même de savoir s’il n’est pas en pleine tempête.

Je n’aurais pas du sortir mais j’avais eu besoin de ce CD du Lac des Cygnes, j’avais très envie de l’écouter et de pouvoir danser dessus mais, je voulais une version en haute qualité. Du coup  j’avais besoin d’un vrai CD. Et comme ça faisait des années que je le voulais, j’avais saisi l’occasion d’une promotion spéciale pour aller l’acheter. En voyant que la pluie devenait vraiment trop forte pour continuer à avancer, et en voyant que j’avais déjà de l’eau aux chevilles, je m’étais mise à l’abris dans un hall d’immeuble, observant autour de moi. Je ne reconnaissais personne mais, vu l’âge de certains, il devait y avoir des camarades de classe à moi.

Je serais dans mes mains le sac en plastique dans lequel mon CD était protéger, le serrant presque contre mon cœur. Les yeux clos, je respirais lentement pour tenter de calmer la peur qui pointait en moi. Je n’avais jamais eu à faire à ça mais, mon frère était une inondation de sentiments à la base. J’étais sûre de pouvoir contrôler ce qui se passait dans ma tête.

Je m’apprête à sortir de l’établissement à la recherche de l’élève disparu quand je me fais soudainement arrêter dans mon élan. Il est sérieux lui, il m’empêche d’aller sauver quelqu’un ?

- Rien à faire du déluge, y a potentiellement quelqu’un en danger dehors.

Hypothèse confirmer, son pote hurle qu’il est coincé dehors. Entrain de se noyer sous les flots alors qu’il est bloqué par la barrière. Mon sang fait qu’un tour et je me libère du bras du garçon

- Plutôt que de m’empecher d’agir, viens m’aider !

Et je me précipites vers la sortie, en espérant que lui ou quelqu’un d’autre me suive, parce que je suis pas sur de pouvoir parvenir à quoi que ce soit seule.

Emmylou observe le fatras. Elle approche doucement des deux élèves de Blenheim et observe autour d’elle. Sortir est impossible, ça serait du suicide. Par contre, rien n’empêche d’envoyer à l’élève une bouée de sauvetage. Ou quelque chose du genre.
Alors elle se redresse et observe autour d’elle. Elle cherche quelque chose qui pourrait faire office de bouée de sauvetage, de corde. Quelque chose pour le sauver. Mais Emmylou, elle est jeune. Elle n’a jamais eu à faire à ça. Alors Emmylou panique et ne trouve rien d’autre qu’un énorme tuyaux en caoutchouc, de ceux qui servent en cas d’incendie. ironie
Pourtant, elle l’apporte aux deux autres.

« Il faudrait peut-être lui envoyer ça… »


« Cher journal, Je suis complètement inutile… Je ne sers à rien. Je n’ai même pas pu aider réellement. Il faut que j’arrive à être plus réactive à l’avenir sinon, les autres vont se mettre en danger à ma place. Et ça n’est pas le but. »