In the end, it's him and I.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tourner en rond était devenu une véritable passion.
Novembre.
Décembre.
Janvier.
Février.
Mars.
Cinq mois.
Ça commençait à se voir. Et elle commençait littéralement à paniquer. Déjà, lorsqu’elle avait découvert sa grossesse, ça n’avait pas été très simple. Pourquoi s’était-elle mise à se cacher de tout le monde ? De Benjamin, qui ne pourrait être qu’heureux, de Theo, la mère parfaite qu’elle ne serait jamais, de Jesper et sa joie de vivre intemporelle. Non, elle n’aurait pas pu se mêler aux gens qu’elle aimait. Elle avait supporté Lancelot et Lilas parce qu’ils travaillaient et qu’ils étaient encore trop jeune pour percuter ça.
Aujourd’hui, elle avait pris une décision. C’était de parler à Theo. Parce que bon, Kaelen savait que sa meilleure amie n’était pas forcément dupe et qu’au bout d’un moment, elle serait forcément au courant. Et qu’elle apprécierait moyennement l’apprendre par quelqu’un d’autre. Ou en la voyant s’enrober.
Et Kaelen allait égoïstement avoir besoin d’elle. Elle ne pouvait pas se permettre de la perdre ou elle risquait de devenir folle. Complètement folle.
Le Frozen était fermée sur ces horaires là mais, tant qu’elle était à l’intérieur, la porte était toujours ouverte. Kaelen avait un stock de gobelet de café à emporter pour les gens pressés qui n’ont qu’une idée en tête : bosser. Mais qui ont besoin, comme elle, d’un stock de caféïne pour éviter d’assassiner quelqu’un. Arrêter de fumer avait été relativement simple, elle ne fumait déjà plus beaucoup au départ. Mais le café, ça avait été un crève-cœur.
Elle était dans le bureau lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir. Elle pointa le bout du nez dehors et grimaça en entendant le surnom ridiculement acidulé que son amie avait utilisé.
«
J’vais t’le foutre dans l’fond d’ton p’tit trouduc le sucre et tu vas danser tu vas voir. »
Kaelen était charmante. Et enceinte. Elle approcha du bar et passa derrière. Elle portait un jean deux tailles au-dessus qui commençait à être trop serré et une tunique blanche suffisamment large pour dissimuler aisément un ventre qui s’arrondissait de jour en jour. Mais derrière le bar, c’était son univers. Elle était en sécurité. Et cachée.
«
Tu veux un café ? »
Elle mit la machine en route. Elle aurait bien besoin d’un café, elle. Un seul ne ferait pas de mal, n’est-ce pas ?